Le spectacle « Le retour des Fantômes » s’est invité à Lubumbashi
« Le retour des fantômes », ce théâtre musical et multimédia s’invite pour deux jours à Lubumbashi. Après son lancement en suisse en 2022, le vendredi 10 février et le samedi 11, il s’est joué au bâtiment du trente juin. C’était devant un parterre d’invités de tous bords.
A la fin de ce spectacle qui soulève la question de la restitution du patrimoine africain déporté le public a largement applaudi. Ce spectacle entrecoupé des musiques de genre diffèrent ainsi des vidéos vous prend aux tripes. Entre émotions et révoltes , le retour des fantômes interroge sur certaines questions des bases. » Que signifie être barbares ou civilisé? qui détient le savoir ? Et c’est d’après qui. Etre diffèrent à l’instar des pygmées fait-il d’eux des barbares?
Ce spectacle vous plonge également dans l’histoire du colonialisme. Une sombre période caractérisée par la barbarie. Car, cette période a déshumanisé plus d’un. Les témoignages poignants des populations dans ce village du Haut Uele vous glacent le sang.
Le retour des fantômes vous ramène également en 1953, année où Boris Adé ce médecin suisse a décidé de déporter 7 squelettes des pygmées vers son pays. Il relate aussi la profanation des tombes qui avait précédé. Et l’atrocité de ce geste vous apparait. Car ces 7 squelettes n’étaient pas des fantômes , mais des personnes qui ont réellement existé. Des êtres avec des noms et des familles.
Dans cette pièce, les artistes avec sensibilité vous transportent aussi dans leur quête de la vérité. Ou et quand ,comment et pourquoi , ce médecin a déporté ces squelettes. Une quête qui les amène à des milliers des Kilomètres pour certains et de centaines pour d’autres. Ainsi, la rencontre avec ce peuple, un moment émouvant de ce spectacle multimédia.
Le Retour des Fantômes , c’est aussi une réclamation : »RESTITUER et Réparer ». Ces restes Humains doivent être restitués ont exigé les pygmées. Ce spectacle répond aussi à la question de leur conservation . Car pour ce peuple, ces restes pour qu’ils cessent à la manière des fantômes de hanter leurs mémoires, ils doivent être enterrés dignement.
Ce spectacle est l’œuvre du groupe 50-50 . À noter que le centre d’arts Waza est membre de ce groupe.
