RDC: 69% de congolais rejettent la force régionale ( Sondage)
La deuxième note thématique publiée ce jeudi 23 février par Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence démontre que la majorité des congolais rejette la force régionale. Cette note est le fruit d’un sondage réalisé en mi-janvier . En plus de EBUTELI, le Groupe d’étude sur le Congo, le Centre pour la coopération internationale et le Bureau d’études, de recherche, et de consulting international (Berci) y ont également participé.
Une majorité des Congolais rejette la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est. Ainsi, soixante-neuf pour cent des Congolais interrogés ne pensent pas que la force régionale conduira à l’éradication totale des groupes armés. La Société Civile partage également le même point de vue. Depuis son déploiement en ’août 2022 pour traquer les groupes armés, la situation n’a pas évolué. Car, le Mouvement du 23 mars (M23) qui ne cesse d’étendre sa zone d’influence. De plus, 70 % des personnes interrogées « ne croient pas » que les discussions entre « l’État et les groupes armés à Nairobi pourraient ramener la paix dans l’est du pays ». Et 71 % d’entre eux ne croient pas non plus que « les discussions entre la RDC et les pays voisins pourraient ramener la paix dans l’est du pays ».
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Méfiance envers les contingents étrangers
Il faut dire que la même méfiance s’observe au sujet des contingents qui la composent. C’est notamment la force Kenyane, l’ougandaise et burundaise. Par exemple, 68 % des sondés ne soutiennent « pas » ou « pas du tout » « la mutualisation des forces entre la RDC et le Kenya ». Les congolais n’apprécient pas les autres forces non plus. . Elle est de 72 % pour le Burundi et 73 % pour l’Ouganda.
« Les autorités congolaises et celles de l’EAC devraient être attentives à ces signaux. Ils montrent que, avant même son déploiement complet, la force de l’EAC fait déjà l’objet d’un rejet en RDC et que celui-ci ne se limite pas aux seuls manifestants. Le jugement à son égard est encore plus sévère dans les provinces concernées par son déploiement ». Explique Pierre Boisselet, directeur des recherches sur la violence de l’Institut Ebuteli.