Les audiences de Kolwezi : un documentaire sur des faits réels
Le documentaire » Les audiences de Kolwezi » est projeté dans la région du Katanga depuis ce vendredi. Après Lubumbashi , ce documentaire sera présenté non seulement à Kolwezi mais aussi dans les localités de Kabwe et Tenke. Si les audiences sont fictives mais les faits sont réels. En effet, les faits portent les conséquences de l’exploitation minière sur les communautés du Lualaba.
Le documentaire démarre sur plusieurs questions de l’avocate Céline . Est ce que les entreprises minières ont profité de la situation de l’après guerre pour s’accaparer des mines du Congo ? Est ce que l’exploitation minière contribue-t-elle au développement des communautés ? De plus, les victimes de l’exploitation minière sont elles correctement indemnisées ? Des dizaines de personnes assistent à l’audience comme membres du jury. Par ailleurs, les victimes ainsi que les témoins sont des vrais personnages.
Ensuite Me sylvestre Bisimwa, président du tribunal fictif de Kolwezi appelle la première cause. Cas de la Gecamines et la cession des contrats miniers.La corruption a entaché la négociation de ces contrats miniers dit- il. Puis, il invite le premier témoin à la barre . Mumba Gama, ancien ministre des mines au Katanga.Ce dernier déclare: On a décrié les contrats leonins mais il n’y a pas eu de poursuites contre ceux qui les ont négociés.
Le deuxième témoin à la barre est Me Fabien mayani . Il exige la réévaluation des contrats miniers et la supression des certains d’entre eux. C’est notamment celui signe avec Dan Getler qui perçoit des royalties sur trois entreprises minières.
Deux cas de pollution, une vingtaine des victimes
Par la suite, le tribunal appelle la 2e affaire… Pollution de la rivière Lakusha par la société Mutanda mining. Une dame, vraie victime témoigne car elle s’est lavée dans la rivière. « J’ai des plaies, des difficultés respiratoires, des complications respiratoires. Depuis 2021, je souffre , dit- elle au tribunal.
L’eau a coulé jusques dans la rivière kando et tous les champs autour sont détruits. Les poissons sont morts.et les enfants ne peuvent plus y jouer ni se baigner
Le 3e dossier porte sur la destruction de l’habitat au village Kabwe à Tenke. Un camion transportant de l’acide sulfurique s’est renversé après avoir percuté un taxi bus. 21 personnes sont mortes, plusieurs blessés, des maisons et des es champs détruits avec l’acide. De plus le tribunal rappelle que selon les témoins, le camion citerne appartient à Mutanda mining.
Sur ce , Yohali Binti, une commerçante, victime de cet accident témoigne à son tour. Larmes aux yeux ,sa main droite pleine de cicatrices de brûlures, elle s’en souvient comme si c’était hier. » L’acide a coulé sur moi, j’avais des brûlures même sur mes parties intimes. Je n’ai reçu aucune assistante médicale. Et d’ajouter, Je suis devenue inapte. Je ne sais plus m’occuper de mes enfants. »
Enfin, le tribunal se penche sur le dernier dossier. Glissement de terre au site minier Kov de l’entreprise Kcc. Par ailleurs le bilan de cet autre accident était lourd. Près de 80 morts, tous des exploitants artisanaux. Parmi les témoins invités au tribunal, des survivants de l’éboulement. Ils témoignent sous anonymat pour leur sécurité.
Aucune indemnisation
Il faut dire que toutes les victimes n’ont jamais été indemnisés. Elles sont conscientes que la responsabilité incombe aux entreprises minières. Que ce soit la société Mutanda mining ou encore KCC. En outre, les victimes déplorent l’inaction des autorités administratives et judiciaires. Et cela , malgré les alertes faites et les dossiers déposés au parquet de Kolwezi par les organisations de la société civile.
Néanmoins, au cours des audiences fictives de Kolwezi, les représentants du pouvoir se sont aussi exprimé. L’honorable Jean Pierre Kalasa constate qu’il n’y a pas eu de procès donc pas d’indemnisation.
Pour sa part, Kapend wa kapend, ministre provincial de l’intérieur de Kolwezi reconnaît la responsabilité de l’Etat. » il y a d’une part des négociants qui s’enrichissent et de l’autre, des creuseurs qui restent pauvres.
Le documentaire se termine sur un ton interpelateur. « Vu la situation que nous traversons, l ‘État est en congé, » affirme une victime. C’est une interpellation, conclut de son côté Donat Tshimboj, élu de sandoa.
Ce film documentaire dure 52 minutes. Il est réalisé dans le cadre du projet artistique le Tribunal pour le Congo . Il est produit par Lema, une structure de Bukavu, Afrewatch de Lubumbashi et des membres de la société civile du Lualaba et du Haut Katanga.
Les guerres que connaît le pays a déjà fait 6 millions de morts.. La RDC n’a pas la capacité pour poursuivre les auteurs.. Au niveau international, il n’existe pas non plus de juridiction pour traiter de ces crim