La RDC laboratoire de la désinformation et de la propagande ?
Célébration ce 03 mai de la journée mondiale de la liberté de la presse. A cette occasion, l’ONG Reporter sans frontière a publié son 21ème classement mondial de la liberté de la presse. La RDC occupe la 124ème position, gagnant ainsi une place par rapport à l’année précédente. Selon Reporter sans frontière; l’Afrique devient de plus en plus un laboratoire de la désinformation et de la propagande. Et la RDC en fait partie . Les journalistes Congolais en sont conscients.
Pour Joseph Kazadi , éditeur du journal Le Leader , plusieurs facteurs entre en jeu pour que la RDC soit considérée comme un laboratoire de la désinformation et la propagande. C’est notamment les mauvaises conditions de travail liées au non payement des journalistes congolais. Ainsi certains professionnels des médias travaillent pour la propagande des partis politiques au pouvoir et même de l’opposition.
« Nous avons des journalistes qui exercent la profession, mais en même temps qui travaillent dans les institutions Etatiques comme attachés de presse. Chaque jour ils font de la propagande des responsables ces institutions. A cela, nous ajoutons les journalistes appelés agents de communication des partis politiques. Ils détiennent la carte de presse, alors qu’ils sont là pour faire la propagande de partis politiques. Et à ce niveau, nous pouvons dire que les journalistes sont devenus des propagandistes des partis politiques et des certaines personnalités du pays ».
Laboratoire de la désinformation?
De son côté Didier Makal; enseignant à la faculté des sciences de l’information à l’UNILU a mis l’accent sur la désinformation. Toutefois , dit-il, la désinformation est partout dans le monde. Il affirme qu’il y a des puissances nationales et internationales qui ont besoin de faire circuler la désinformation. Néanmoins, les journalistes doivent jouer leurs rôles dans la vérification profonde des informations.
« En RDC, il y a des politiciens du pouvoir et de l’opposition qui, dans le cadre de leur lutte politique, essayent d’influencer en manipulant les médias et les réseaux sociaux. L’objectif étant de préjudicier l’adversaire. Il y a deux ans, Facebook avait supprimé plusieurs pages et comptes de la RDC. D’après les investigations menées par une société qui collabore avec Facebook , tous ces comptes menaient vers une seule personne Honoré Nvula. Celui-ci a organisé tout un réseau des faux comptes et page Facebook pour diffuser des fausses informations pour des fins politiques».
L’impact sur le travail des journalistes
Ainsi, pour Didier Makal, la désinformation et la propagande ont des conséquence sur le travail des journalistes . Elles engendrent les faux débats en écartant le public de la vraie information . De plus, cela crée un manque de confiance de la population. « Si nous ; en tant que journalistes; ne savons pas détecter la fausse information et dire à la population là c’est une manipulation , ce que nous ne faisons pas un travail basique . C’est celui de vérification profonde, Cela va nous discréditer ».
Enfin Joseph Kazadi, du journal Le Leader affirme que cette manière de travailler des journalistes congolais, impacte négativement son travail « Comme certains journalistes ne sont pas crédibles, même l’information qu’ils diffusent ne l’est pas . Et conséquence; la société va discréditer le journaliste ».
Il faut dire que, pour tenter d’améliorer l’image de la presse en RDC, le président de la République a promulgué dernièrement, une nouvelle loi sur la presse.