Loi Mbau: fixer le montant de la dot, chosification de la femme?

Loi Mbau: fixer le montant de la dot, chosification de la femme?

La proposition de loi portant règlementation de la dot du député Daniel Mbau, a été déclaré recevable ce lundi à l’Assemblée nationale de la RDC. A Lubumbashi, cette approche est mal perçue par certaines  femmes à Lubumbashi. Pour les femmes juristes, la fixation du montant de la dot est une façon de chosifier la femme. Pour ceux évoluant dans des structures féminines, cette loi est sans objet.

En effet, dans cette proposition de loi sur la règlementation de la dot en RDC, le député Daniel Mbau fixe le montant de la dot à 400.000 Franc congolais pour les femmes des milieux ruraux, et 1.000.000 FC pour celles vivant en milieu urbain. Néanmoins, le député ne supprime pas la coutume. Au contraire, il met l’accent sur le respect des  effets en nature qu’exige  la coutume.

« Cette loi tente de résoudre l’épineux problème de  la complexité de la dot qui doit rester selon nos coutumes, symbolique. La présente  loi ne supprime pas les listes coutumières mais, elle règle cependant, la question de l’enveloppe qui doit accompagner les effets coutumiers. Chaque coutume doit maintenir ses biens et son authenticité. Aucune coutume n’est censée emprunter les effets de l’autre coutume » . A-t-il déclaré lors de la plénière de ce lundi à Kinshasa.

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La femme, est-elle chosifiée?

Cependant, Sylvie Nkolomoni avocat près le barreau de Lubumbashi, pense que le fait de fixer un montant pour la dot, c’est chosifié la femme. En plus, faire une distinction entre la femme du milieu rural et celui urbain, traduit une discrimination.

« Dans le code de la famille, le législateur congolais a donné des conditions de fond. Dans ceci, il y a des éléments qui constituent la dot, parmi lesquels on note un montant symbolique. Celui-ci est laissé à la charge de chaque tribu. Alors mettre déjà un montant, c’est comme si, on a taxé la femme. Et puis, cela  crée une différence entre la femme rurale et la citadine. C’est une façon de chosifier la femme. Je ne suis pas d’accord avec cette loi.

Dorcas Kazadi point focal du mouvement rien sans la femme, déclare que cette loi est sans objet, car dit-elle « la dot est symbolique, d’où, nous devons respecter nos coutumes; Il y a des tribus où, on ne donne seulement les bœufs, sans argent, mais avec la loi, c’est comme si on impose une nouvelle chose « .