Lucha: Pour la Lucha l’état de siège est un échec
Deux ans après l’établissement de l’Etat de siège dans le Nord Kivu et Ituri, le mouvement citoyen Lucha a tracé un tableau sombre illustrant le bilan négatif de cette mesure. Pour Lucha, l’échec était prévisible. Lucha demande la levée de l’Etat de siège. En vue de permettre à l’armée congolaise de revenir à ses missions régaliennes. A savoir sécuriser les personnes et leur bien, mais aussi, de veiller à l’intangibilité des frontières de la RDC.
En effet, l’état de siège avait pour objectif de neutraliser les groupes armés et sécuriser les populations civiles dans deux provinces de l’Est de la RDC. Il s’agit du Nord Kivu et de l’Ituri. Mais deux ans après, les résultats de l’état de siège ne sont toujours pas au rendez-vous. Ainsi la situation sécuritaire est plus dégradante. En plus de groupes armés qu’il y avait déjà, d’autres ont resurgi et une partie du pays est sous contrôle des rebelles.
Selon le mouvement citoyen Lucha, au moins 5458 Congolais ont été tués au Nord-Kivu et en Ituri entre le 06 mai 2021 et le 06 mai 2023 par les éléments des différents groupes armés. Alors que deux ans précédant l’état de siège, le baromètre sécuritaire dans le Nord Kivu faisait état de 2367 personnes tuées.
Les causes
Pour la Lucha plusieurs points qui ont contribué à l’échec. C’est notamment, le manque d’un programme de prise en charge du processus de la démobilisation et du désarmement. Mais aussi, la réinsertion communautaire, des rebelles qui avaient déposé les armes. On note le détournement des fonds alloués aux opérations militaires.
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Quant à la présence des armées étrangères telles que de l’Afrique de l’Est et même la communauté de l’Afrique Australe dont le Président de la République a entamé les démarches il y a peu, la Lucha s’insurge ces armées. C’est ce que pense Duck Mbuyi militant de Lucha.
« . La solution ne viendra que de nous-mêmes congolais. Nous n’approuvons pas qu’une unième force étrangère vienne encore au pays, alors que les deux autres armées à savoir Monusco et EAC ne donnent aucune solution sur le plan sécuritaire. Nous pensons qu’il faut bien entretenir, former notre armée, et la dotée des moyens de sa politique ».
La société civile partage l’avis de Lucha
Pour le président du cadre de concertation de la société civile du Nord Kivu le bilan de l’Etat de siège est mitigé. Ainsi, il opte pour la levée de l’Etat de siège. « L’objectif de l’Etat de siège était de rétablir la paix et la sécurité. Malheureusement, c’est pendant l’Etat de siège que le pays a été agressé. La situation sécuritaire s’est encore détériorée davantage. L’Etat de siège n’a pas le droit d’exister. Car, ça ne nous apporte rien jusque-là. L’objectif de cette mesure n’a jamais été atteint jusqu’à ce jour ».
En revanche, la Lucha demande au gouvernement de revenir à la case de départ. « la LUCHA appelle les autorités Congolaises à lever l’état de siège afin de faire ce qui aurait dû être fait il y a deux ans. C’est-à-dire, une évaluation transparente avec la participation des populations affectées. Ceci, afin d’identifier les vrais remèdes aux tueries à l’insécurité et aux violences armées à l’Est de la RDC. Et les appliquer ».
