Haut Katanga : quand l’agriculture tend à être obligatoire
Le gouverneur de la province du Haut Katanga envisage de faire de l’agriculture une obligation. Jacques Kyabula a ainsi fait cette proposition à l’assemblée provinciale ce lundi. L’autorité de la province entend de ce fait lutter contre l’insécurité alimentaire. Il sollicite de l’organe délibérant d’initier un édit portant l’agriculture obligatoire en province.
Le gouverneur Jacques Kyabula voudrait par cette initiative faire surtout face à la crise de maïs. Il propose que chaque structure de production des biens et de services aient l’obligation de cultiver.
»Ce qui peut faire notre fierté c’est de voir tous les haut katangais passer à l’agriculture. Aussi voir que le maïs soit produit localement et non pas compter sur des importations. Nous devons produire pour nous mêmes, a déclaré Jacques Kyabula.
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Ouï et non pour le caractère obligatoire
Pour leur part, les agriculteurs et les fermiers accueillent différemment cette proposition du gouverneur. En effet, certains estiment qu’on ne peut pas imposer à toute la population d’entreprendre dans le secteur agricole. Hubert Tshiswaka , avocat reconverti en fermier avance différentes raisons. » Tout le monde n’a vocation de faire l’agriculture. Ensuite, tout le monde n’a pas les capacités financières. »
Par contre, d’autres agriculteurs pensent que c’est possible de donner un caractère obligatoire à l’agriculture. Mais il faut cibler certaines structures ou institutions. » Pourquoi ne pas instaurer un système, une église , une école deux hectares », indique François Kangela, un autre fermier.
De son coté , Marie Claire Yaya , directrice de la Lugo Farm estime que la province devrait raviver l’obligation faite aux entreprises minières il y a plus de 5 ans. » une entreprise, 500 hectares de maïs’‘. Mais on se rappellera que ce projet n’a pas fait long feu par manque de suivi.
Pendant ce temps, d’autres agriculteurs affirment que le caractère obligatoire de l’agriculture ne suffit pas pour pouvoir répondre au déficit alimentaire. Entreprendre dans le secteur agricole nécessite un appui financier , indique Thérèse Lukenge , entrepreneure
»’ Nous avons besoin d’une banque agricole. Elle devrait octroyer des crédits agricoles avec un faible taux d’intérêt ».
Par ailleurs, les fermiers déplorent certaines pratiques du gouvernement provincial. D’après eux, la province octroie généralement des intrants aux acteurs politiques qui n’ont rien à avoir avec l’agriculture. Ainsi François Kangela, médecin vétérinaire et gestionnaire des plusieurs fermes fait quelques recommandations. »Identifier les vrais fermiers et les former sur les techniques de production du maïs. Ensuite, suivre de près ceux qui vont bénéficier des intrants en vérifiant sur le terrain ce qu’ils produisent ».
De plus le gouvernement doit travailler sur l’accessibilité aux fermes existantes. Aujourd’hui, les routes qui conduisent aux lieu de production sont impraticables surtout en saison des pluies. Conséquence, les fermiers locaux ne savent pas évacuer leurs productions, petites soient – elles.
Enfin, les fermiers ainsi que les experts du secteur souhaitent être impliqués dans la rédaction de l’édit.