RDC – Déficit budgétaire: impact sur le processus électoral ?

RDC – Déficit budgétaire: impact sur le processus électoral ?

A deux jours du lancement du dépôt des candidatures pour les législatives nationales, le centre de recherche en finances publiques, CREFDL se dit inquiet. Depuis le début de l’année 2023, la  RDC connait un déficit budgétaire. Ce qui pourrait impacter négativement  le financement des élections prévues à la fin de l’année , indique le communiqué de CREFDL . Cette structure citoyenne craint que le gouvernement qui tient à la tenue  des élections  dans le délai, ne recourt à des moyens illicites de financement. 

Le déficit budgétaire est réel, indique CREFDL dans son communiqué. En effet, à la fin du mois de mai par exemple , les recettes étaient inférieures aux prévisions. De ce fait les régies financières ont mobilisé  4 milliards $  alors que les prévisions
linéaires  étaient de  6,25 milliards $. Soit un  déficit de plus de 35 %.  Valery Madianga, directeur du CREFDL estime qu’il y a lieu de craindre pour la suite du processus électoral.

« Notre inquiétude est fondée par la faiblesse des recettes intérieures. Car ce sont elles qui sont  censées financer les priorités du gouvernement, dont les élections et les opérations militaires. Nous sommes à quelques jours de l’ouverture des BTRC, la CENI n’a reçu que moins de 10% de  son enveloppe. Or , elle attend  plus de 400 millions USD  prévus dans le budget  2023. »

Dette intérieure 

Le CREFDL relève également  que durant le premier semestre de cette année, le gouvernement n’a pas pu couvrir le gros de ses dépenses. Ainsi , l’argent mobilisé a été essentiellement affecté  au fonctionnement des institutions et à la rémunération. Par conséquent, la dette intérieure est toujours croissante. Elle est de 3,8 milliards USD.  Quant à la dette publique, elle a augmenté  de plus de 80% entre 2019 et 2023. Ce que déplore  Valery Madianga, responsable du centre de recherche en finances publiques.  » De janvier à Mai,  les besoins de l’Etat évalués à plus de 2 milliards USD n’ont pas connus un moindre paiement, faute des recettes. La CENI pourrait subir le même sort. « 

Et d’ajouter  » Nous avons des craintes que le gouvernement ne recourt à des opérateurs miniers pour financer les élections . Il l’avait déjà fait  lors des scrutins de  2011 et 2018. Le taux de remboursement pourrait être très élevé . Soit , il pourrait se servir des carrés miniers  ou les royalties en compensation de la dette . »

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Au début du mois, la coalition Le Congo n’est pas à vendre , une autre structure de la société civile a aussi exprimé son inquiétude sur le financement des élections. CNPAV a appelé  le gouvernement à la transparence  au vue des négociations engagées sur certains contrats miniers. Elle a peur que le flux financier qui découlera de ces négociations ne servent à financer le scrutin de décembre 2023. Pourtant, selon CNPAV, ces fonds pouvaient être affectés aux projets de développement.

Enfin, le CREFDL recommande à l’Etat Congolais de  réadapter le budget 2023  aux réalités actuelles. Le gouvernement pourrait alors revoir à la  baisse ses ambitions afin de  réorienter le peu des recettes vers des priorités telle que les élections.