Kolwezi : Des creuseurs artisanaux contre l’érection des barricades

Kolwezi : Des creuseurs artisanaux contre l’érection des barricades

Des milliers d’exploitants artisanaux  œuvrant dans le périmètre de la Gécamines ont manifesté ce mercredi à Kolwezi,  dans la province du Lualaba . En effet, ces creuseurs  dénonçaient l’érection par la Gécamines , propriétaire du site,  d’une barrière. Celle -ci  bloque le passage  et  les empêche d’évacuer les minerais brut du cuivre et du cobalt.

Le mouvement de protestation est parti du site appelé Menuiserie. Ici l’exploitation artisanale se fait non loin de la menuiserie  de la Gécamines. Environ 7.000 creuseurs ont pris d’assaut cette partie de la mine  il y a plus d’un mois. Déjà, des acheteurs y ont installé des comptoirs de fortune. Ce mercredi, quelques  camions chargés  de minerais sont stationnés .  A quelques mètres de ces véhicules, les  mineurs ont entreposé des centaines de sacs  de minerais. Depuis deux jours, ils ne peuvent plus évacuer leurs cargaisons.

La Gécamines a placé un gros tuyau métallique sur la route. Même une moto ne peut pas passer. On ne peut pas sacrifier tout un monde au profit de quelques personnes. Or nous sommes dans notre pays. Nous devons jouir de nos minerais ,s’exprime avec un ton de colère  Roland. Frankin, un autre manifestant âgé d’une vingtaine d’années est  conducteur de camion. Alors que ses collègues entonnent des chansons pour exprimer leur mécontentement,  d’un air triste , il marche à coté.  » Cela fait  environs 5 jours que nous sommes bloqués ici, dit-il. On ne nous donne même plus la ration alimentaire. Il est temps que l’on trouve une solution  »

 Confusion

Un peu plus loin, des ressortissants libanais exploitent aussi la même mine de la Gécamines Kolwezi avec des engins. Ces exploitants étrangers n’auraient pas aussi d’autorisation . Néanmoins, l’accès à  leur site appelé Kamakeke  est ouvert. Ce qui révolte Samy Mulaj, membre du  syndicat des exploitants artisanaux . Les responsables de la Gécamines nous ont déclaré que  ces citoyens Libanais continuent de travailler . En outre, ils sortent leur minerais sans peine. Pourquoi ils permettent que ceux-là sortent leurs produits miniers .Pourtant ce sont des envahisseurs au même titre que les  mineurs  ? s’interroge t il

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Pour la Gécamines , il n’y a pas de confusion. La mesure visant à bloquer toutes les issues de la mine permet de sécuriser sa concession. Car , déclare  Mr Désiré Kalasa, inspecteur principal de la garde industrielle, des milliers des creuseurs  l’exploitent illégalement. Et il ajoute’‘ Nous avons lancé cette opération il y a 24 heures. Nous y allons par étape. De plus, nous comptons fermer même du coté de Musonoi. Le fait qu’une voie n’est pas encore bloquée  n’est pas  intentionnel. Donc il n’y pas de parti pris, non… non ». Et Mr  Kapenda Sampasa, directeur de la Gécamines Kolwezi de rencherir » nous ne faisons qu’exécuter les instructions de la direction générale basée à Lubumbashi ».

Le gouvernement tente de calmer le jeu 

 Jacques Kaumba, ministre provincial des mines  de la province du Lualaba est descendu sur le terrain ce mercredi.  Il s’est fait accompagner  des responsables locaux de la Gécamines ainsi que d’un délégué de la société civile. Après la visite  de 4 sites à la base des tensions , il a joué à l’apaisement, D’abord il s’est adressé. aux mineurs pour les rassurer.  » Je ne suis pas venu pour vous déguerpir. Je suis là pour faire un constat de la situation et ensuite dresser un rapport. Donc,  en attendant des solutions, vous pouvez continuer à exploiter. 

Par ailleurs, le ministre provincial des mines a reconnu l’occupation illégale du site minier de la Gécamines par les mineurs. Là aussi, Jacques Kaumba a invité les responsables de la Gécamines Kolwezi à mettre de l’eau dans leur vin.

Nous sommes sans ignorer que l’invasion des sites industriels par les mineurs est un problème général . Ainsi la Gécamines n’est pas la seule victime. Toutefois , nous ne justifions pas leur présence   sur votre mine mais nous avons besoin de la paix et de la sécurité. »

Enfin, le  gouvernement provincial  prévoit une rencontre avec les membres de la direction générale de la société pour  dégager des solutions à cette crise. Il y a un mois,  trois creuseurs du site Menuiserie sont morts par balle lors d’une autre manifestation.