RDC-Chômage: création d’emplois ou mise en place de politiques ?

RDC-Chômage: création d’emplois ou mise en place de politiques ?

Pendant cette période de la campagne électorale, la population entend toutes sortes de promesses. Parmi elles, la réduction sensible du chômage. Toutefois, résorber le chômage ne se fera pas à l’aide d’une baguette magique. Il faut soit créer des emplois, soit mettre en place des politiques tant budgétaires que monétaires.

En effet, selon les statistiques de l’Office national de l’emploi (ONEM), la RDC compte environ six millions de demandeurs d’emplois. Ce chiffre constitue le nombre des chômeurs en RDC. Ce qui ramène le taux de chômage à 21,8 %. « On parle d’un chômeur, c’est quelqu’un qui est en âge de travailler, qui est enregistré par l’office national de l’emploi ONEM et qui n’a pas d’emploi« , explique Erick Lubangu, expert en économie.

Ces personnes sont à la recherche de l’emploi. Et pendant cette période électorale, beaucoup de candidats leur promettent monts et merveilles. Et pourtant résorber le chômage demande de mettre en place plusieurs politiques.

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6000 entreprises pour résorber le chômage de 10 %

Si l’on s’en tient au nombre des chômeurs, il faudra au moins créer 6000 entreprises de 100 employés pour résorber le chômage de 10 %. Ceci créera au moins 600 000 emplois.  Il faut dire qu’en RDC, créer une entreprise est très facile. Selon l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), il faut entre 30 et 80 $ pour créer une entreprise. Quant au délai de traitement du dossier, il est de trois jours. Si les modalités de création d’une entreprise sont simplifiées, il faudrait un investissement financier considérable pour y arriver.

D’autres politiques

Si la création d’entreprises peut s’avérer coûteuse, il faut appliquer d’autres stratégies. Premièrement, il peut s’agir de la réduction du coup de travail au sein des entreprises. Par exemple, une entreprise qui doit en principe engager 5 personnes. Et à ces 5 personnes, on doit payer à chacune d’elles 200 $. Ce qui nous fait 1 000 $. Mais l’entreprise peut décider d’engager 5 personnes de plus et réduire le salaire de moitié, explique encore Erick Lubangu.

Deuxièmement, cela peut passer par une autre politique. C’est la politique monétaire. « La politique monétaire va consister principalement à baisser le taux d’intérêt au sein des banques ». Donc, si on baissait le taux d’intérêt, mettons-le à 2 % ou 1 %, pourquoi pas 0,5 %. Cela va permettre aux ménages de demander du crédit et cela va leur permettre d’investir et d’investir », explique encore cet expert en économie

Troisièmement, c’est l’augmentation de la consommation. Et si les entreprises produisent au niveau national et qu’il n’y a personne pour les consommer, l’économie ne va pas tourner. D’où, il faut encourager la consommation locale et permettre de réinvestir. Et tout cela va dépendre de l’action. Tout cela dépend de la volonté de l’État. Et ceci va permettre à ce que le citoyen ait un salaire décent« .

Les candidats qui promettent la réduction du taux de chômage ont donc la possibilité d’appliquer ces mesures, si jamais ils sont élus pour résorber le taux de chômage dans le pays.