Lubumbashi : la CNDH dénonce la détention illégale de 13 personnes
Depuis 59 jours, 13 personnes croupissent dans un cachot de la RDC. Ces personnes ont été arrêtées depuis le 30 octobre à Lubumbashi dans le quartier Joli Site. Les familles n’ont aucune nouvelle ni du lieu de leur détention ni du motif. Ainsi, la Commission Nationale des Droits de l’Homme CNDH, section du Haut Katanga, dénonce une détention illégale.
En effet, selon Kyungu Kalombo, épouse du pasteur Willy Kaboba, l’une des 13 personnes arrêtées, ces arrestations se sont déroulées avec violence. « Le 30 novembre à 11 heures, des personnes qui se sont identifiées comme de l’Agence nationale des renseignements ANR sont entrés dans la maison. Mon mari et 12 autres personnes étaient en réunion de l’église. Ils ont tous été arrêté. De plus, moi et mes trois filles, nous étions du nombre, explique-t-elle. « Nous avons passé la nuit à l’ANR situé sur l’avenue Kapenda. Le lendemain, l’ANR nous a relâchés, moi et mes filles, explique-t-elle encore.
Concernant le motif, Kyungu Kalombo explique que lors de la perquisition, les agents ont prétendu qu’il y avait 1500 armes dans la maison. Mais aussi que son époux et ses compagnons étaient membres de la milice « Bakata katanga« . « Ils ont saccagé la maison et ils ont également emporté plusieurs de nos biens », dit-elle en larmes.
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58 jours sans nouvelles
Depuis ce 30 octobre, les familles ne savent rien sur ce qui est arrivé à leur proche. « Nous avons effectué des démarchés ». L’ANR nous réserve une fin de non recevoir. Elle ne nous donna aucune information. « C’est seulement dernièrement que nous avons appris que nos maris sont à Kinshasa », explique pour sa part Mwamba Banza Irene, l’une des épouses des 13 personnes arrêtées.
La CNDH dénonce cet état de chose. Pour elle, il s’agit d’une détention illégale. « La constitution de la RDC est claire ». Lorsque une personne est arrêtée, elle doit être informée du motif de son arrestation. En outre, elle doit se faire assister par un avocat de son choix. « La personne arrêtée a droit à la visite de la famille, à communiquer avec la famille », explique Joseph Kongolo, coordonnateur de la CNDH.
Cette institution d’appui à la démocratie insiste sur le fait que les familles doivent avoir les informations sur leurs membres de famille. « On ne peut pas comprendre dans un pays de droits qu’on arrête des personnes qui étaient en réunion dans une église. » De plus, on les garde plusieurs jours à l’ANR Lubumbashi. Et de là, elles sont transformées à Kinshasa. Et à ce jour, nous ne savons pas où elles sont détenues. Nous ne savons même pas quel est leur état de santé ». Mais aussi pourquoi ce service des renseignements les garde, s’indigne Joseph Kongolo. La CNDH demande également que le service qui les a arrêtés puisse communiquer sur le motif et leur lieu de détention.
La CNDH promet toutefois de mener des plaidoyers pour voir un peu plus clair sur le dossier.