Kalemie: Plus de 30.000 élèves affectés par les inondations

Kalemie: Plus de 30.000 élèves affectés par les inondations

Dans environ 8 semaines , l’année scolaire en RDC touche à sa fin . Pendant ce temps , à Kalemie dans la province du Tanganyika, cette fin de l’année est perturbée pour 35 000 élèves. Selon la Division de l’enseignement primaire, secondaire et technique, plusieurs dizaines d’écoles sont affectées par des inondations. 

‘’Nous sommes en train de sortir les tables pour déménager. Il n’y a pas moyen’’, s’écrit Remy Nkulu, préfet de l’institut Neema au quartier DAV à Kalemie. Ce lundi matin, les vagues du lac Tanganyika sont très fortes et toutes les salles de classe sont inondées. Tout le mobilier de l’école est dans l’eau. Entre-temps, le vent continue de souffler sur le lac et les vagues sont de plus en plus grosses.

Le préfet de l’école Remy Nkulu ,est très préoccupé. Ses bottes en plastique de couleur bleue ne le quittent plus. L’eau n’a pas seulement inondé les salles de classe, mais, elle entoure désormais tout le bâtiment. Même une partie de l’avenue Kalemie , pourtant asphaltée, est sous l’eau.

La situation est intenable, car les eaux du lac Tanganyika ont maintenant atteint la route. Voilà, on ne sait plus accéder à l’école, explique -t-il.

Une dizaine d’élèves seulement sont à l’école, à sa demande.Il faut faire vite afin de mettre à l’abri tout ce matériel, indique encore ce responsable de l’école.

Nous évacuons les pupitres que vous voyez ici et tous les biens des élèves. Nous attendons maintenant un camion pour transporter tout ceci vers un autre site. Et cela, c’est avec nos propres ressources financières.Nous allons les conserver dans notre église qui est juste à côté de cette route inondée. Ainsi , les écoliers pourront poursuivre les cours là-bas et achever l’année scolaire .

Une situation révoltante

Construit en 2001 au quartier DAV , l’un des bâtiments de l’institut Neema est complètement dans le lac. De plus , le second bâtiment situé à l’ouest est inondé. En effet, c’est lui qui accueillait encore les élèves du secondaire, étant donné que ceux du primaire ont été délocalisés début avril. Ibrahim Kahiko, doit passer la session des examens d’Etat au mois de juin. Il ne cache pas sa colère. ‘’ Je me demande si notre gouvernement voit cette situation ou pas. Nous sommes des finalistes et là, nous n’avons pas encore fini le programme scolaire.’’

Emerite Mwange , une autre élève, est en 2e année scientifique. Elle est découragée car l’avancée du lac Tanganyika. En effet, vendredi dernier, elle et ses collègues ont essayé d’évacuer l’eau dans leur classe avec des seaux. Mais c’était sans succès.

Il ne nous reste qu’un mois de cours. C’est compliqué. Qu’allons-nous faire ? Je suis même tentée de prendre l’inscription dans une autre école, mais c’est trop tard. 

Par ailleurs, l’athénée du Lac , une autre école située dans le même périmètre, est aussi très affectée. Cet institut construit à l’époque belge a déjà perdu une grande partie de ses locaux. Ils sont tous engloutis dans le lac Tanganyika. Ce lundi, il n’y a pas eu cours, car les quelques salles de classe encore debout, sont aussi envahies par l’eau.

Les responsables d’école, sommés de sauver le reste de l’année scolaire

Cette catastrophe touche plusieurs écoles non seulement à Kalemie mais aussi dans d’autres territoires de la province du Tanganyika. Toutefois, dans la seule ville de Kalemie, plus de 80 écoles ne sont plus opérationnelles. Le directeur de la division provinciale éducationnelle dans le Tanganyika, Nicolas-Prince BAELEAY est quelque peu inquiet.

Nous avons répertorié environ 85 écoles où l’année scolaire est perturbée et dont 35.000 enfants sont affectés. Et cela arrive à un moment crucial, car nous tendons vers la fin de l’année scolaire. La situation nous préoccupe énormément.

Toutefois, cette autorité de l’enseignement a mis en place une stratégie afin de sauver cette année scolaire.

Au cours de notre dernière réunion, nous avons demandé aux responsables d’école de délocaliser les classes. Que ce soit pour les établissements publics ou privés, chacun doit trouver d’autres locaux afin que les enseignements se poursuivent. Ces élèves doivent terminer le programme scolaire, insiste le chef de la Division provinciale de l’enseignement.

Pour l’heure, certaines écoles sinistrées se partagent les salles des classes avec d’autres établissements non affectés. D’autres, par contre, fonctionnent dans des églises.