Lac Tanganyika : organisation régionale pour faire face à la montée des eaux
Quatre pays d’Afrique se partagent les eaux du lac Tanganyika. Il s’agit du Burundi, de la Tanzanie, de la Zambie et de la RDC. Tous subissent aujourd’hui les conséquences de la montée des eaux du lac. Qu’en est-il de la coopération régionale autour de cette problématique ? Quels sont les projets mis en œuvre autour du lac ? Et quels sont les défis auxquels fait face cette organisation régionale ?
L’organisation régionale qui existe jusque-là est l’Autorité du lac Tanganyika (ALT / SALT). C’est une organisation intergouvernementale créée après la ratification de la convention sur la gestion durable du lac Tanganyika en 2005. Elle a pour mission principale d’abord, d’assurer la protection et la conservation de la diversité biologique. Ensuite, l’utilisation durable des ressources naturelles du Lac Tanganyika et son bassin. Cela doit se faire sur base d’une gestion intégrée et de la coopération entre les États contractants qui sont le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie et la Zambie.
L’ALT a été créée pour promouvoir la coopération entre ces quatre pays dans la gestion et la conservation de l’écosystème du lac, qui est l’un des plus anciens et des plus profonds au monde. En novembre 2023, la douzième réunion ordinaire du Comité de Gestion et la onzième réunion ordinaire de la Conférence des Ministres de l’ALT se sont tenues à Lusaka, en Zambie. Ces réunions ont permis de discuter des progrès réalisés et des défis à relever pour la protection et la gestion durable du lac. L’ALT s’ engage également dans divers projets, comme la signature d’une lettre d’entente avec l’Autorité du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi afin de renforcer la coopération dans la gestion des bassins hydrographiques partagés.
Projets de mitigation des risques pour faire face aux conséquences de la montée des eaux du lac Tanganyika
Il existe plusieurs initiatives et projets d’adaptation pour faire face aux inondations causées par la montée des eaux du lac Tanganyika. Par exemple, le Projet Lake Tanganyika Water Management. Il est mis en œuvre au Burundi par Enabel avec le financement de l’Union européenne. En effet, ce projet vise à suivre quantitativement les ressources en eau du lac en lien avec les changements climatiques.
En outre, il y a le Projet d’appui au programme régional d’aménagement intégré du Lac Tanganyika (PRODAB). Celui-ci comprend la construction d’infrastructures dans les quatre pays . C’est notamment des bateaux, des écoles et des débarcadères pour soutenir les communautés affectées.
Il faut également citer le Projet LATAWAMA. Il bénéficie du Financement de l’Union européenne. Ce projet appuie ainsi les efforts de préservation des eaux du lac Tanganyika et de ses affluents. L’objectif étant de contribuer à la gestion durable des ressources en eau de la région.
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Ces projets visent non seulement à répondre aux besoins immédiats des populations touchées mais aussi à mettre en place des stratégies à long terme pour la gestion des ressources en eau et la prévention des catastrophes naturelles. Ils sont essentiels pour renforcer la résilience des communautés riveraines face aux impacts du changement climatique.
Défis de mis en œuvre
Cependant, la mise en œuvre de ces projets rencontre plusieurs défis. C’est notamment le financement insuffisant. En effet, le financement est souvent limité. Ce qui entrave la capacité à répondre aux besoins immédiats des plus vulnérables et à mettre en place des mesures de prévention à long terme.
De plus, ces projets souffrent d’un manque de coordination entre les différents acteurs. Que ce soit au niveau des gouvernements, des ONG et même des communautés locales. Aussi, il a la Complexité technique. Renforcer l’expertise technique des autorités nationales et locales est nécessaire pour une gestion efficace des risques de catastrophe.
D’autres défis sont aussi un accès difficile aux zones touchées. Cela en raison de l’état des infrastructures ou de la géographie de la région. Egalement, les changements climatiques continuent d’aggraver les conditions météorologiques extrêmes, rendant les interventions plus difficiles. Enfin, les ressources humaines et matérielles sont souvent insuffisantes. Ce qui ne permet pas de mener à bien les actions nécessaires pour une protection et gestion durable du lac et de son bassin.
Ces défis nécessitent une approche multisectorielle, multidisciplinaire, intégrée et coordonnée Il faut en plus , des efforts concertés pour assurer la réussite des projets d’adaptation et la résilience des communautés face aux inondations catastrophiques.
L’implication des communautés locales
L’implication des communautés locales dans les projets autour du lac Tanganyika est cruciale pour leur succès. Et elle passe par différentes actions. C’est entre-autre , leur participation aux prises de décision. En effet, les communautés locales, en particulier les femmes, devaient participer activement aux décisions concernant les projets qui les affectent directement.
De ce fait, l’implication directe des communautés assure un soutien fort et une meilleure appropriation des initiatives. En outre, ces communautés doivent être impliquées dans la réponse aux besoins urgents provoqués par la montée des eaux. C’est par exemple lorsqu’il s’agit de l’aide à apporter aux personnes déplacées et la reconstruction des infrastructures.
Ces efforts de collaboration entre les partenaires au développement, les autorités des quatre pays et les communautés locales sont essentiels . Ils favoriseront la création des solutions durables et adaptées aux défis posés par les inondations et le changement climatique.
Par Dr Ekongo Lofalanga,
Expert international en santé publique et en
Socio-anthropologie de la santé,
Expert ONE HEALTH
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