Transition énergétique : l’Afrique face aux multiples obstacles

Transition énergétique : l’Afrique face aux multiples obstacles

Aujourd’hui, les puissances mondiales se tournent vers l’énergie verte. Et la plupart de ces  pays se trouvent déjà dans la phase de la transition énergétique. Entre-temps, certains experts soutiennent que l’Afrique détient entre 20 et 90% des réserves mondiales de 11 minéraux nécessaires. Il s’agit des ressources minérales intervenant dans la fabrication des batteries pour les véhicules électriques. Il y a également l’énergie solaire et éolienne. Mais dans le rapport publié ce 11 juin à Lubumbashi, par Afrewatch et Global Witness, au cours de la conférence de presse. La coalition africaine sur les minerais verts, CAMV, estime que l’Afrique reste encore à la traine. 

D’après le rapport, la transition énergétique est une opportunité qui permet aux pays africains de combler les déficits énergétiques dont souffrent ses populations.  Elle est une occasion de réconcilier la transition énergétique et la transformation économique et de tracer les nouveaux chemins de la prospérité. Pourtant, la situation dans les pays africains n’a pas beaucoup évolué ces dix dernières années. En effet, le nombre de personnes privées d’électricité en Afrique subsaharienne a en réalité augmenté au cours des dernières années. Selon la Banque mondiale, le Nigéria, la République démocratique du Congo et l’Éthiopie affichent les plus importants déficits en matière d’accès à l’électricité. .

Par ailleurs, le rapport soulève  quelques problèmes auxquels fait face l’Afrique. Ceux-ci constituent des obstacles empêchant les Africains d’accéder à la transition énergétique. C’est, entre autres, la mauvaise gouvernance, le manque de la politique énergétique sectorielle et  cohérente.  De plus, la coalition note l’absence d’une réglementation adéquate, la corruption et le mauvais climat des affaires.

À lire aussi, https://magazinelaguardia.info/2023/01/26/afrewatch-vulgarise-le-decret-sur-la-redevance-miniere/

Afrique et responsabilités

Ainsi, la coalition CAMV veut inviter les gouvernements africains à prendre leurs responsabilités face aux stratégies des occidentaux. Amadou Bah fait partie des membres de la coalition et qui  vient de la Guinée Conakry interpelle les dirigeants du continent. « Nous rappelons  à nos gouvernements qu’il est temps de mettre des stratégies pour répondre à celles  mises en place par l’Union européenne, la Chine et les États-Unis. Chaque pays tire le drap de son côté. Alors, l’Afrique ne doit pas rester derrière la transition énergétique.  Elle doit être là pour négocier d’égale à égale avec les autres « .

Il faut dire que le rapport propose quelques pistes, des solutions pour surmonter les obstacles à la transition énergétique. Ce document de 29 pages indique que les pays africains doivent améliorer la gouvernance pour accéder à la transition énergétique.  Ils doivent promouvoir des stratégies d’exploitation des minéraux et de métaux verts. Enfin, les gouvernements africains doivent adapter la formation professionnelle à la transition énergétique.

De ce fait, Amadou Bah exhorte les Africains à s’unir pour la même cause. « Nous attirons l’attention sur la nécessité d’agir dès maintenant.  Voilà pourquoi, l’Afrique doit aller en bloc, en  coordonnant  ses actions pour influencer les partenaires ».

Disons que cette coalition est un ensemble d’organisations de plusieurs pays africains œuvrant sur les questions de la transition énergétique. Il s’agit, entre autres, la Zambie, du Ghana, du Cameroun, de l’Afrique du Sud, de Madagascar et la RDC. Cette dernière est  représentée  en RDC  par Afrewatch. Ces organisations luttent pour un partage juste et équitable de la transition énergétique.

Signalons que lors de la publication du rapport, les membres de la coalition CAMV ont commenté les contenus du document. Et au cours de la rencontre, ils ont fait une déclaration.