Katanga : polémique sur la présence militaire dans les mines
La présence des militaires et policiers dans les sites miniers est contraire à la loi minière.Cependant, dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba en particulier, ces hommes en uniforme y sont bel et bien affectés ,selon la société civile.Cette question a encore été soulevée par les participants à l’alternative mining. Une conférence organisée par Justicia Asbl à Lubumbashi, le 13 juin dernier.
Thème de la conférence : «Transition énergétique mondiale via des chaînes de valeur responsables en RDC.»
À cette occasion, le Général Major de la 22e région militaire a éclairé l’opinion. Eddy Kapend a d’abord rappelé que le rôle de l’armée c’est d’assurer la défense de la République. Toutefois, signale-t-il, « l’armée est souvent sollicitée pour intervenir dans les sites miniers.» D’après lui,: «la présence du cuivre, du cobalt et de toute autre matière contenant de l’uranium expliquent la présence militaire dans les mines.»
Toutefois, me Maître Sabin Mande n’est pas de cet avis. Cet acteur de la société civile s’inscrit en faux contre l’envoie des militaires dans les sites miniers quelque soit le motif .« On ne peut pas avoir des militaires dans les sites miniers alors qu’ils ne sont pas identifiés comme ceux d’exploitation de l’uranium.»
Le général évoque un autre motif
Le numéro un de l’armée dans le Grand Katanga persiste. «Toutes les mines à caractère industriel sont exploitées sur base d’usage des explosifs. Or, les explosifs sont du domaine de la défense. Ainsi, nous ne pouvons pas laisser ces matériels à l’exploitation sans contrôle de l’armée.» En outre, il insiste. «Tant que vous achetez des explosifs pour casser des rochers et d’autres matériaux, vous devez avoir la présence des soldats.»
Par ailleurs, le Général promet qu’ils seront là aussi longtemps que le besoin se fera sentir. «Nous n’accepterons jamais qu’il y ait dans la mains des civils, la manipulation, la gestion ou la commercialisation des explosifs ».
De son côté, Sabin Mande précise que les explosifs sont fabriqués par une entreprise publique. De plus, ils sont vendus pour des raisons civiles et non militaires.« Il n’existe pas d’unités militaires spécialisées pour les mines. Par contre, il y a la police des mines qui est censée mettre de l’ordre dans ce secteur. »
Lire aussi : https://magazinelaguardia.info/2024/06/11/magistrats-et-violation-des-droits-humains-dans-les-sites-miniers/
Dans des sites d’exploitation artisanale ?
En plus des concessions des exploitants industriels, les forces armées se retrouvent également dans les carrières artisanales. En effet, le commandant de la 22e région militaire le confirme. Et le Général Eddy Kapend le justifie.
«L’armée intervient aussi dans des sites miniers où il ya la concentration des creuseurs artisanaux . L’objectif est de rassurer que tout le monde y est pour creuser.La présence des militaires dans l’environnement des mines c’est une question de sécurité », a t il conclu.
Pour rappel, il y a quelques jours seulement, l’ONG Justicia Asbl dénonçait encore les cas de violation des droits humains sur des sites miniers. Et pour cette ong, les hommes armés en sont auteurs. Justicia Asbl a même formé des magistrats sur la poursuite des infractions commises dans ces concessions.