RDC: les détenus exigent la revision du système judiciaire
Le ministre de la justice Constant Mutamba a visité ce jeudi la prison centrale de Makala à Kinshasa. En plus des conditions déplorables de détention, les femmes détenues ont réclamé au ministre de la justice, la révision du système judiciaire. D’après elles, plusieurs dizaines des détenus sont dans cette prison pour des faits bénins. Et pourtant, certains dossiers peuvent être clôturé à différents échelons du système judiciaire.
» Quelqu’un a volé un téléphone de 5 $, on l’envoie directement à la prison de Makala. Pour des raisons de jalousie, un mari fait incarcérer sa femme ici à Makala. Pourtant, depuis toujours, nous savons que la prison centrale accueille des grands criminels mais ce n’est plus le cas aujourd’hui …. » C’est le cri d’une femme détenue à la prison de Makala à Kinshasa devant le ministre de la justice.
En effet, cette maison carcérale est surpeuplée. Alors qu’il a été construite pour 1.500 détenus, la prison de Makala accueille aujourd’hui plus de 13.000 personnes. Et la plupart des détenus sont là pour avoir commis des faits bénins comme le souligne le témoignage de cette dame. En outre, des dizaines des prévenus passent des mois en prison sans comparaitre devant un magistrat. Sur 360 femmes détenues à la prison de Makala, seules 35 ont déjà été jugées et condamnées. Le reste pourrait être considéré comme des oubliées de la justice, a encore dit cette dame au ministre Constant Mutamba.
Désengorger les prisons
Ainsi, les détenus ont eux mêmes rappelé au ministre de la justice les mesures de désengorgement des prisons.
» Certains faits civils sont de la compétence du chef du quartier. D’autres peuvent être gérés par l’officier de police judiciaire à la police. Ainsi, ne seront incarcérés à la prison centrale que ceux qui sont poursuivis pour des faits graves. »
Il faut rappeler que la surpopulation des prisons n’est pas seulement celle de Makala. Et en mars dernier, le président de la République avait, au cours du conseil des ministre, demandé un état des lieux des prisons. Felix Tshisekedi avait accordé pour cela, huit jours à l’ancien ministre de la justice. Jusques là, les détenus attendent la suite.
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Néanmoins, le chef de la division de la justice dans la province du Haut Katanga avait déclaré que le processus de désengorgement des prisons était imminent. Justin Kasoko l’a dit à la fin du mois de mai aux détenus de la prison de Boma à Kipushi. D’après lui, la commission chargée d’examiner les cas était déjà à pieds d’œuvre au niveau national. Il s’agit pur elle, de voir le dossier des détenus arrêtés pour des faits bénins. Et dans la province du Haut Katanga, la commission constituée, travaille encore sur les dossier, indique la CNDH.
Entretemps, les détenus de la prison de Makala ont demandé au ministre Constant Mutamba de redresse la justice. » Si l’appareil judiciaire fonctionne normalement, la prison ne sera pas debordé. Et il faut commencer par les magistrats et les juges », a conclu la dame détenue .