Kolwezi: 17 morts en 3 mois à la carrière de Tulizembe
En trois mois, la carrière minière artisanale de Tulizembe dans la périphérie de Kolwezi, a enregistré 17 morts. Les victimes sont des exploitants miniers artisanaux décédés lors des éboulements. L’Observatoire de Ressources Naturelles d’Afrique Australe (SARW) craint que ces incidents n’entachent la réputation du cobalt Congolais.
Le dernier incident s’est produit à la carrière de Tulizembe la nuit du 13 au 14 juin dernier. En effet, neuf exploitants artisanaux ont perdu la vie lors du glissement de terrain. Tous les corps ont été retirés des décombres, affirme Alain Kapaka, directeur général de la coopérative CMKK. Néanmoins, indique -t-il, seules les familles de deux victimes ont été retrouvées. Par ailleurs, le 16 Avril dernier, un autre éboulement a causé dans la même, la mort de 8 creuseurs.
Monsieur Alain, directeur général de la coopérative assure que les victimes sont des exploitants clandestins.
» Notre carrière minière comptait 2.000 exploitants. Mais aujourd’hui, ce chiffre a doublé. On est à 5.000 et nous ne connaissons pas la provenance de la plupart d’entre eux. »
Il affirme également que ces exploitants se sont introduits nuitamment dans la mine.
» Ils vont creuser sur un coin de la mine qui est interdit d’accès. Le service public de SAEMAP y a déjà placé des barrières. Malgré cela, ils bravent ces obstacles à l’insu des gardiens. »
Problème de sécurité ?
Tulizembe est l’une des carrières artisanales légales dans la zone de Kolwezi. Et ce nombre d’accidents mortels inquiète l’ Observatoire des ressources naturelles SARW. Dans son communiqué publié la semaine dernière, cette organisation dénonce le non respect des mesures de sécurité.
» La récurrence de ces accidents est essentiellement due à la non-observance des mesures des sécurité dans les sites miniers artisanaux. «
En outre, SARW accuse les responsables de la coopérative minière de négligence.
« Ils ont laissé ou autorisé les exploitants miniers à travailler pendant la nuit. »
Par ailleurs, SARW craint que ces incidents impactent négativement sur la réputation du cobalt d’origine congolaise.
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Des mesures
Ainsi, cette organisation exige non seulement le renforcement de la sécurité mais celui des mesures de contrôle. Une recommandation qui pousse les responsables de la coopérative à s’amender.
« Nous allons revoir à la hausse le nombre des gardiens de notre site minier. Il va passer à 200 éléments afin de couvrir tout le périmètre « , a déclaré le Directeur général.