Kolwezi : Greve des employés de la société minière Commus
Deuxième jour de grève des employés de la Compagnie minière de Musonoi, COMMUS. Ces agents sont dans la rue depuis ce lundi et revendiquent l’amélioration des conditions de travail ainsi que des allocations familiales. En outre, ils exigent des négociations directes avec la direction générale de l’entreprise.
Ce mardi matin, les employés de la société COMMUS n’ont pas accédé aux installations de cette entreprise minière. Ils poursuivent leur mouvement d’arrêt de travail débuté ce lundi. Certains d’entre eux ont tenté de braver les barrières mais ils ont été empêchés par leurs collègues.
Dans un court mémorandum, ces employés exigent des avantages liés à leur travail. Ils réclament notamment l’augmentation de la prime d’ancienneté. En effet, certains travailleurs prestent dans cette entreprise depuis plus de 5 ans mais leur traitement salarial n’est pas différent de celui d’un nouvel employé. De plus, l’entreprise ne tient pas compte des exigences du code du travail en matière des avantages sociaux. Ainsi, ces travailleurs revendiquent les frais de scolarité pour leurs enfants, la prime de risque et la prime pour le travail de nuit. Aussi, ils demandent à la société de leur accorder une assistance en cas de décès d’un membre du premier degré de la famille de l’employé.
Ces employés de la société COMMUS demandent également l’amélioration des conditions de travail. C’est notamment en accordant un repos le samedi pour les équipes qui travaillent le jour. En outre, ils voudraient que le service des ressources humaines fassent une classification des emplois. En effet, la plupart des travailleurs sont traités tous de la même manière quelque soit leur qualification. » Je suis ingénieur en chimie et métallurgie appliquée mais malheureusement je me retrouve comme opérateur de l’usine. Et c’est le poste le plus bas au sein de l’entreprise COMMUS », témoigne un employé.
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Libérer les employés arrêtés avant des discussions
Par ailleurs, ce mouvent d’arrêt de travail a eu des conséquences sur certains employés. D’après le mémorandum des manifestants, deux d’entre les travailleurs sont détenus en prison pour avoir revendiqué leurs droits. En plus, ce mardi, un autre agent a été arrêté car il a érigé une barrière à l’entrée du site minier. D’après des témoignages sur place à Kolwezi, cet agent du service logistique est gardé au cachot de la police.
Ainsi pour désamorcer cette crise, les employés se disent prêts pour des négociations avec l’employeur à condition que leurs collègues arrêtés , soient libérés.
Du coté de l’entreprise, le conseiller juridique déplore le non respect de la procédure de grève. » Les employés ont déclenché un mouvement de grève sans avoir donné un préavis à l’employeur. En plus, la délégation syndicale n’était même pas au courant de ce mouvement », indique Maitre Patrick Ilunga.
Condition de travail
Il faut dire que les conditions de travail dans cette entreprise chinoise ne sont pas les meilleures du monde. Selon les employés, le salaire est fixé de manière forfaitaire. En plus, ils n’ont pas droit aux allocations familiales pourtant prévues par le code du travail. Aussi, les soins médicaux sont rationnés, déclarent-ils.
Pour l’heure, les activités au sein de l’entreprise COMMUS , filiale du géant minier chinois ZIJIN, n’ont pas encore repris. COMMUS est l’une des grandes entreprises chinoises basées en RDC. Selon le ministère des mines, en 2023, cette société a produit , 129 000 tonnes de cuivre et environ 2 200 tonnes de cobalt.