Kambove : Des conditions sociales médiocres de l’enseignant

Kambove : Des conditions sociales médiocres de l’enseignant

La société civile nouvel espoir de Kambove alerte, sur la situation salariale des enseignants  du territoire de Kambove dans la Province du haut Katanga. D’après cette structure, un enseignant à Kambove touche  un salaire de 247000fc, soit un équivalent de 80$ par mois. De plus, le gouvernement a ajouté aux enseignants une somme de 80 000fc comme prime de gratuité.  Cependant, souligne la société civile, les enseignants de Kambove reçoivent 60.000fc.

L’objectif poursuivi par cette structure citoyenne est d’appeler à l’amélioration des conditions de travail des enseignants au cours de  l’année scolaire 2024-2025. Dans son document, la société civile déplore ce vendredi 19 juillet, la retenue à la source de 20 000fc sur 80 000 FC de la prime de gratuité. Elle s’interroge sur les raisons de la soustraction de cette somme d’argent. Contacté à ce sujet, André Pitch Nduwa enseignant à l’école primaire Koni à Mwadingusha confirme l’information.  Il indique que sur les listings du SECOPE , il est consigné  la somme de 80 000 FC. Mais, quand les enseignants arrivent à la banque pour retirer l’argent, celle-ci leurs donne 60 000 FC.

« La prime de la gratuité est un problème sérieux. Nous ne savons pas où va le 20 000 FC ? Une fois, nous étions allés voir les responsables du Service de controle et de la paie des enseignants, SECOPE. Ils disent que c’est Kinshasa qui doit résoudre ce problème. Que le gouvernement réajuste la prime plutôt que de soustraire ».

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En plus les enseignants de Kambove s’inquiètent de la différence du montant salarial observé entre les enseignants des territoires et ceux des grandes villes. Pendant que ceux de territoire reçoivent 240 000 à 250 000 FC, ceux des villes touchent 350.000 FC. Soit une différence de peu près de 100 000 FC. « Pourquoi cette différence ? » S’interroge André Nduwa. « Et pourtant tous nous nous conformons au  même programme scolaire. Qu’allons-nous faire avec ce salaire de 250 000 FC ? Nous avons des familles à nourrir. Les soins médicaux à payer…. »Il faut rappeler néanmoins que les enseignants vivant dans les villes bénéficient des frais de transport et de logement plus élevés que ceux des milieux ruraux.

Insuffisance des salles de classes

De son côté l’enseignant Célestin Kashoba Tshola  reste préoccupé par la dégradation des conditions de travail des enseignants à cause du nombre croissant d’ élèves dans les salles des classes. Il se plaint également de l’insuffisance des classes.

« Le gouvernement nous rend un mauvais service. On a décrété la gratuité de l’enseignement de base. Les classes sont devenues pléthoriques. Comment allons-nous encadrer les enfants avec les classes de 160 élèves . Avec ce salaire médiocre, c’est de l’assassinat intellectuel ! Ainsi, cette situation a de l’impact sur la qualité de l’enseignement. L’Etat doit construire des locaux, et augmenter l’effectif des enseignants».

Pour sa part, Alain Kishala coordonnateur de la société civile nouvel espoir du territoire de Kambove s’adresse aux députés nationaux de la circonscription électorale de Kambove. Il demande leur implication dans l’élaboration du budget 2024- 2025 en vue d’améliorer les conditions sociales des enseignants.