RDC: les causes des impacts négatifs de l’exploitation minière

RDC: les causes des impacts négatifs de l’exploitation minière

La République Démocratique du Congo est riche en ressources minières. Ces ressources sont essentiellement exploitées dans la partie sud du pays ou l’ex-Katanga. Dans cette partie, l’exploitation minière est très intense. Ainsi, elle apporte son lot de problèmes. C’est notamment des impacts négatifs sur la santé et l’environnement. Pour certains analystes, la libéralisation du secteur ainsi que la non-application de la loi en sont les causes.

En juin dernier, l’Institut Egmont en Belgique organise une conférence internationale. Celle-ci porte sur les impacts de l’exploitation minière sur l’environnement et la santé dans le Grand Katanga. Au cours de celle-ci, la professeur Banza Lubaba à la faculté de santé publique à l’université de Lubumbashi dénonce cette surexploitation par plusieurs entreprises minières dans la région.

Pour lui, c’est la cause des effets négatifs environnementaux et sur la santé. Il estime par ailleurs qu’il faut revenir à des sociétés étatiques. « Le Fonds monétaire international avait demandé à ce qu’on puisse libéraliser (secteur). C’est ça la catastrophe. C’est cette décision-là. Il devait y avoir une entreprise de l’État qui gère la terre de la manière dont il veut. Mais ici, c’est le pillage. Donc, tant que ça évolue comme ça, ça ne peut pas changer.

En effet, en 1995, la RDC a libéralisé le secteur minier. Depuis lors, de nombreuses entreprises exploitent différents minerais dans le pays. Selon le répertoire de la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM), le pays compte 439 titulaires des droits miniers et carrières. La partie sud du pays a elle seule en dénombre 253. Alors que le pays n’en disposait pas, plus de 20 entreprises minières étatiques.

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Non application de la loi et faible contrôle.

Si l’exploitation minière intense est à l’origine des effets négatifs, elle n’est pas la seule en cause. Car le secteur est régi par la loi. « Le problème est que la loi n’est pas appliquée.  » Car il y a faible contrôle et faible surveillance, explique pour sa part Maître Donnat Ben-Bellah, directeur exécutif de l’ONG Action contre l’impunité pour les droits humains ACIDH. Effectivement, le pays dispose de la Loi sur la protection de l’environnement. Cette loi émet des principes directeurs dans le domaine. Elle dispose également du Code minier. Celle-ci enjoint à chaque entreprise d’effectuer son étude d’impact environnemental. Mais de plus, elle doit disposer également d’un plan d’atténuation des impacts négatifs.

Il faut dire que même si le contrôle est faible, les multinationales doivent respecter certaines normes. « Il y a des standards à respecter », fustige quant à lui Maître Bonnat Kambola, coordonnateur de l’ONG Initiative Bonne Gouvernance et Droits Humains IBGDH. « Selon les principes de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), les multinationales ont le devoir de diligence et sont tenues d’avoir une conduite responsable », a-t-il expliqué. Et parmi ces principes, il y a « Identifier et évaluer les impacts négatifs réels et potentiels liés aux activités, produits et services de l’entreprise ». Faire cesser, prévenir et atténuer les impacts négatifs.

Quelles qu’en soient les raisons, les impacts négatifs nuisent à l’environnement, mais aussi aux populations.