Kolwezi : L’exploitation minière menace la nappe phréatique

Kolwezi : L’exploitation minière menace la nappe phréatique

Dans la province du Lualaba , l’exploitation minière est la principal activité économique . Selon le registre du cadastre minier, cette province enregistre environs 450 droits  miniers et  carrières  dont la plupart sont actifs. La ville de Kolwezi est même qualifiée de  » Capitale mondiale du cobalt, un des minerais stratégique. Seulement voilà, l’exploitation minière menace l’environnement de la ville de Kolwezi  notamment la  nappe phréatique.

 » Aujourd’hui pour atteindre la nappe phréatique lors d’un forage au centre ville de Kolwezi , il faut aller à plus de 100 mètres de profondeur » s’exprime d’un air triste Shadrak Mukad, acteur de la société civile de Kolwezi.  Le  quartier  Musonoi est  également touché par la carence d’eau dans le profondeur. En effet, ces deux entités sont voisines du site minier  de l’entreprise COMUS. Pour la société civile de Kolwezi,  c’est évident  que  l’exploitation  de la mine à ciel ouvert de COMUSs impacte  négativement sur les eaux souterraines.

 »A ce jour, l’entreprise va chercher le cuivre et le cobalt à plus de 150 mètres sous la terre » explique encore Me Shadrak.

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La  nappe phréatique se vide 

L’entreprise COMUS n’est pas seule  au banc des accusés de la société civile de Kolwezi . Des dizaines d’autres   entreprises minières  exploitent  des mines soient à ciel ouvert soit souterraines. Outre cela, l’exploitation artisanale  se fait également à ciel ouvert. Même dans ces sites , il n’y a pas d’eau à 120 mètres de profondeur. Ainsi  le risque d’assèchement de la nappe phréatique guette la ville de Kolwezi . Le professeur Banza Lubaba, responsable du centre de toxicologie  tire la sonnette d’alarme .

 » Chaque fois qu’on arrive à une nappe, on doit vider l’eau pour éviter que la mine ne soit noyée. Ces  eaux évacuées  de la mine sont  appelées les  eaux d’exhaure. Et ces eaux-là sont renvoyées dans des rivières, des rivières vers le fleuve. Et  pour le cas de la RDC, le fleuve renvoie l’eau vers  l’océan Atlantique. Conséquence , les niveaux d’eau dans les nappes sont en train de diminuer. Donc ça va être un problème très sérieux dans l’avenir.

De plus , indique ce professeur d’université, il y a des signes qui ne trompent pas à Kolwezi . Certains grands arbres sèchent et pourtant leurs racines  sont profondes. «  Presque en face du lac Kabongo, il y a les arbres qui commencent à sécher, notamment les eucalyptus . Dans cinq ou dix ans, la  capitale mondiale du cobalt  risque d’être confronté  un problème d’eau . Cependant cela  dépend  de la façon dont on est en train d’exploiter les minéraux, assure le professeur Banza Lubaba.

Que ce soit la société civile de Kolwezi ou les chercheurs, personne n’est d’avis que le pays doit arrêter l’exploitation minière . Néanmoins, tous estiment que la RDC devrait mieux gérer secteur pourtant vital pour son économie.