FUNGURUME : des mesures après le déversement de l’acide

FUNGURUME : des mesures après le déversement de l’acide

Le 20 juillet, un camion citerne déverse accidentellement de l’acide sulfurique dans la rivière Kelangile près de Fungurume. Poissons et autres biodiversités ont été affectés. Quelles peuvent être les mesures qui doivent être prises lorsqu’ils surviennent ? Les experts et des ONG en proposent quelques-unes.

Deux ONG ont, dans un communiqué publié ce jeudi 25 juillet, formulé quelques recommandations sur la situation. Il s’agit de l’Action pour le développement intégral et durable, ADID en sigle, et de l’Initiative pour la protection des droits de l’Homme et la réinsertion sociale, IPDHOR en sigle. Toutes ces deux organisations sont situées dans la province du Lualaba. Pour elles, des mesures préventives doivent être prises. Pour elles, il faut interdire la circulation diurne des camion-citerne. De plus, il faut construire des voies de contournement pour la circulation des matières dangereuses.

Outre les mesures préventives, il faut en plus prendre des mesures urgentes. Premièrement, détruire immédiatement des cultures contaminées par la commune de COMMUS. Deuxièmement, décontaminer les rivières KELANGILE et DIPETA. Et enfin,  Lutter efficacement en utilisant la chaux au sol de la zone touchée, expliquent ces deux ONG dans leur communiqué.

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Réparations

Il faut dire qu’en plus des mesures urgentes et préventives, les mesures de réparations doivent être envisagées. Charles Cheya Mulopwe est agent à la Division de l’environnement, il est également chercheur dans le domaine. Pour lui, la loi sur la protection de l’environnement doit nécessairement s’appliquer. « Trois grandes mesures doivent être prises », explique ce chercheur en environnement. « Premièrement, celui qui a commis l’infraction doit payer des amendes transactionnelles », explique-t-il encore. Ceci est conforme à l’article 77 disposé de cette loi : « Est punie d’une servitude pénale de six mois à trois ans et d’une amende de deux millions cinq cent mille à vingt-cinq millions de francs congolais ou de l’une de ces peines seulement toute personne qui pollue ou dégrade le sol ou le sous-sol en violation des dispositions de la présente loi et de ses mesures d’exécution. »

En plus des amendes transactionnelles, il y a aussi la réparation. « Il faut la réparation non seulement au niveau des écosystèmes environnementaux qui ont été touchés, mais la réparation aussi par rapport à l’indemnisation ». Supposons qu’il y a des communautés qui dépendent de cette eau et que l’eau qu’ils utilisent chaque jour est polluée. C’est-à-dire qu’on doit penser à l’indemnisation. Toutefois, ce chercheur déplore la faiblesse de la loi en RDC.

Il faut dire que ces accidents se produisent souvent. À titre d’exemple, au mois de mars 2023, une entreprise avait déversé de l’acide dans deux rivières.