RDC : la relance de l’agriculture peine à être financée

RDC : la relance de l’agriculture peine à être financée

Il y a un an, la RDC a adopté, au cours d’un conseil des ministres, le Plan de relance de l’agriculture. Ce plan consiste en un encadrement des agriculteurs. Il consiste à leur octroyer des intrants agricoles. Ce plan concerne également l’encadrement des fermiers agricoles. Mais cette volonté du gouvernement reste au niveau des intentions, car les finances du secteur ne suivent pas.

La RDC est le deuxième pays en termes de potentiel agricole. Elle dispose de plus de 80 millions de terres arables, mais n’en exploite que 10 %. Le pays peine à relancer ce secteur. Et pourtant, le pays a importé pour plus de 3 milliards de dollars de produit alimentaire en 2023. Alors que ce fond pouvait être investi dans la relance de l’agriculture en subventionnant les agriculteurs.

Pour les acteurs du secteur, cette relance passe par des finances conséquentes. « Notre gouvernement doit d’abord subventionner les agriculteurs en mécanisant l’agriculture et l’amélioration des semences et intrants agricoles pour un bon rendement », explique Claudine Mujinga, une agricultrice de Lubumbashi. Ce secteur exige plus de financement. Car en plus de l’encadrement des agriculteurs, il faut moderniser les infrastructures. Il faut aménager « les routes de desserte agricole et la création des banques agricoles », estime pour sa part le docteur Nowa Mutangala, un détenteur d’une ferme dans la province du Haut Katanga.

La relance de l’agriculture, juste un rêve

Les rêves de la RDC et des agriculteurs ne peuvent se matérialiser que si le pays en met les moyens. Ce qui n’est pas le cas. Depuis 2021, la part du budget de l’agriculture a sensiblement augmenté. Par exemple, en 2024, elle est de 12 %.

 

Evolution du budget de l'agriculture
La Guardia

Mais malheureusement, les allocations ne suivent pas. Par exemple, au premier semestre de 2024, le budget de l’agriculture n’a été financé qu’à 4,9 % de son budget initial, et celui du développement rural à 0,79 %. Effectivement, le gouvernement congolais ne finance pas les secteurs agricoles et celui du développement rural à la hauteur de ses ambitions..

Financement de l'agriculture et développement rural au premier semestre 2024
La Guardia

Depuis 2023, il y a des écarts énormes entre les prévisions et les allocations. Par exemple, en 2022, les prévisions du budget étaient de plus de 648 milliards de millions, alors que les allocations n’ont été qu’à la hauteur de 136 millions, soit 20 %.

. Budget voté et allocations du secteur de l'agriculture

La Guardia

Les agriculteurs sont conscients de cette situation, car pour mieux relancer l’agriculture, le gouvernement doit faire plus que ça, plus que des intentions. Ceci signifie voter des budgets conséquents, mais surtout les exécuter.