RDC de la nécessité de construire des prisons pour femmes
Les récents événements dans la prison de MAKALA interrogent sur la nécessité de construire des prisons pour les femmes. En fait, lors de la tentative d’évasion, certaines femmes détenues et prisonnières ont été violées. Cette situation n’est pas nouvelle. En 2020, dans la prison de Kassapa à Lubumbashi, 59 femmes avaient été violées par leurs codétenus.
Si le nombre de femmes violées à la prison de Makala n’est pas encore connu, cette situation interroge néanmoins sur la sécurité des femmes dans les prisons de la RDC. La plupart des prisons en RDC sont mixtes. Les femmes sont détenues ou incarcérées dans les pavillons, au sein des mêmes prisons que les hommes. C’est le cas notamment de la prison de Makala à Kinshasa, celle de Kassapa à Lubumbashi ou encore de la prison de Buluwo à Likasi. Ce qui constitue un risque pour les femmes en cas d’émeute.
Nécessité de construire des prisons pour femmes
La plupart des personnes interrogées pensent que c’est l’unique solution. Ceci, pour éviter que les femmes subissent des violences, des abus ou autres exploitations sexuelles. « L’État doit construire des prisons uniquement pour les femmes parce que les incidents sont toujours imprévisibles », explique Marlene Kaja, une journaliste qui travaille sur les questions des violences sexuelles. Un point de vue soutenu par Scholastique Mutoke, membre de la société civile du Haut Katanga. « Qu’il y ait une nette séparation . C’est possible que dans la même prison, les entrées soient distinctes« , dit-elle pour sa part.
Timothée LUSENGE de l’ONG RÉCONFORT insiste sur le fait l’importance de la séparation du point de vue géographique. Car pour lui, c’est la meilleure solution pour réduire les violences sexuelles. Parce qu’un prisonnier n’a rien à perdre. « Car la cohabitation ne permettra jamais que les violations prennent fin. Les prisonniers sont déjà condamnés. Donc, même s’il viole une femme, il n’y aura peut-être pas une autre sanction au-delà de ce qu’il subit déjà », explique-t-il.
Aisha Kishale, une autre femme de la société civile, va plus loin. « Dans ces prisons mêmes, les gardiens doivent être des femmes », explique-t-elle. Toutefois, la séparation géographique n’est pas suffisante pour éviter les abus. « Une séparation des détenus selon leur degré de vulnérabilité . D’un côté, on rassemblerait les plus vulnérables avec une protection maximale et de l’autre côté, les plus « dangereux », dit Nathalie Bono de la Société civile.