Kolwezi: centre de négoce de Musompo: du blanchiment légalisé?
Le centre de négoce de Musompo à Kolwezi risque de devenir un lieu de blanchiment des minerais. Une année après son inauguration, le gouvernement provincial de Kolwezi veut optimiser ce lieu. Il invite donc les négociants à y élire domicile. Toutefois, les ONG dénoncent cette décision. Car les artisans miniers peinent à travailler par manque de zones d’exploitation artisanales. Ainsi, les minerais qui y seront vendus proviendraient de sources illégales.
En fait, après son inauguration, ce Centre avait fermé. Les négociants ont décrié les prix des stands. Ils ont également déploré les manques de matières premières. Effectivement, la ville de Kolwezi ne dispose que d’une seule zone d’exploitation artisanale ZEA. Il s’agit des Kasulu, mais celle-ci n’est plus opérationnelle selon les sources sur place.
Pour la plateforme Comprendre et Agir dans les mines industrielles et artisanales, CASMIA, la réouverture de ce centre ne doit se faire que sous quelques conditions. C’est notamment la viabilisation des zones d’exploitation artisanale, le retrait des éléments de défense dans les sites artisanaux et la dépolitisation du secteur.
Mais malheureusement, le centre va rouvrir sans que les conditions y soient remplies. Pour cette plateforme, ceci va favoriser le blanchiment des minéraux. « Sans résoudre les problèmes des sources d’approvisionnement des minéraux, le gouvernement (…) vient sacraliser la grande blanchisserie d’une exploitation illégale. »
Il est important de souligner que les artisans miniers n’ont pas accès aux zones minières d’exploitation artisanale (ZEE). Ils se rabattent sur les mines industrielles. « Les minéraux vendus par des orpailleurs sont volés dans les sites industriels ». Donc Musompo va servir à un commerce des matières illégales, explique pour sa part Mike Lameki, secrétaire de CASMIA.
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Manque de ZEA
Il faut noter que les creuseurs réclament constamment les ZEA sans succès. Il y a une année, lors de l’inauguration de ce centre, les creuseurs avaient insisté sur ces faits. Car, sans ces zones , il n’y a pas de production, et sans production, il n’y a pas de centre de négoce.
Ainsi, pour résoudre ce problème, Casmia recommande la viabilisation des ZEA. Ce qui permettrait aux creuseurs de travailler en toute légalité, ainsi qu’à mettre fin au blanchiment des minéraux. Car déjà depuis 2022, Global Witness a tiré une sonnette d’alarme sur cette pratique qui jette le discrédit sur les cobayes congolais.