RDC : la loi sur la protection des victimes de VBG, très attendue
La semaine dernière, le Sénateur Bahati Lukwebo a déposé une proposition de loi au Sénat. Celle-ci porte sur la protection des femmes victimes de violences basées sur le genre VBG. Si cette mouture réjouit les femmes, elles espèrent néanmoins que cette nouvelle loi propose des solutions concrètes, des protections, et notamment la prévention des féminicides et la protection des femmes et des enfants lors d’un divorce.
La RDC dispose d’un arsenal juridique important sur la femme. C’est le cas de la loi sur la répression des violences sexuelles, la loi sur la parité. Dans cette multitude de lois, certains pensent que certains aspects des violences basées sur le genre ne sont pas encore pris en compte. Pour le sénateur Bahati Lukwebo, initiateur de la loi, celle-ci va réguler toute forme de discrimination à l’égard de la femme. C’est le cas surtout de l’héritage entre filles et garçons dans la famille. Cette mouture aborde également les questions liées aux droits sexuels et reproductifs.
Lire aussi : VBG: des points d’écoutes pour les entrepreneurs à Lubumbashi
Des mesures concrètes
Les femmes des différentes associations espèrent qu’il ne s’agira pas seulement des vœux pieux. Elles espèrent des choses concrètes liées à cette protection. Sylvine Nkolomoni, coordonnatrice de la Voix du Savoir, pense que cette loi doit avant tout combler les lacunes sur la répression des VGB. « Ce n’est pas une loi de trop. » Elle vient répondre aux besoins que nous ressentons sur le terrain, dit-elle. Pour elle, la protection doit aller plus loin. « Il faut renforcer les mesures pour prévenir le cas des féminicides. » Poursuivre toute personne qui a connaissance des maltraitances d’une femme, mais ne les a pas dénoncées. Elle espère, en plus, voir le renforcement des mesures en cas de divorce, essentiellement en ce qui concerne la pension alimentaire. Mais il faut aussi renforcer les mesures de protection de la femme en cas de décès de son conjoint.
En plus de ces mesures, certaines femmes pensent également à l’accompagnement des victimes. Dorcas Kazadi, coordonnatrice de l’ONG Rien Sans la femme à Lubumbashi, le pense aussi. « Il faut créer des cellules d’accompagnement psychologique des survivantes des VBG », dit-elle. Pour elle, cette protection doit aussi s’étendre à la femme de l’auteur, qui est aussi une victime.
Mushitu Kanayi, point focal à Lubumbashi du cadre de concertation de la femme CAFCO, pour sa part, espère que cette loi va renforcer les sanctions contre les auteurs de VBG. « Ceux-ci ne doivent pas bénéficier d’une liberté conditionnelle. » Mais il faut aussi y insérer le dédommagement des victimes, dit-elle.
Cette proposition sur le VBG doit d’abord être examinée et adoptée par les deux chambres avant sa promulgation.