RDC: 20 ans après, le SYECO ressuscite l’accord de Mbudi

RDC: 20 ans après, le SYECO ressuscite l’accord de Mbudi

Après plus d’un mois de grève dans les écoles publiques, le syndicat des enseignants du Congo, SYECO, appelle enfin à l’application de l’accord de Mbudi. Il s’agit en effet, d’un contrat social signé en 2004 entre le gouvernement Congolais et les syndicats de l’administration publique et inter- professionnels. Jusqu’à présent, les enseignants réclamaient un salaire de base de 500 $. 

L’accord de Mbudi signé le 12 février 2004 ,a été conclu à la suite d’un mouvement de grève généralisée en RDC. A cet effet, le gouvernement et les différents syndicats, étaient d’accord qu’il fallait améliorer les conditions de travail dans la fonction publique. En outre, les parties avaient convenu de revoir la situation sociale des agents et fonctionnaires de l’Etat.

20 ans après, les conditions de vie des travailleurs de la fonction publique n’ont pas beaucoup changé, déplore la présidente du SYECO. Les salaires des enseignants par exemple, sont toujours très bas. Ainsi, leur pouvoir d’achat reste faible. Pourtant en 2004, le gouvernement Congolais et le bac syndical avaient convenu d’un barème salarial. En son article 1, l’accord  de Mbudi dispose  » Le gouvernement s’engage à respecter un base salariale de 208 $ pour un huissier. Tandis que pour le secrétaire général de l’administration, il est de 2.080$  »

Aussi, les augmentations de salaire devraient être faites par paliers dont le premier interviendrait en 2004. Selon l’article 3 de cet accord, il était de 10.000 Fc pour le huissier.

Pour Cécile Kayombo, présidente du SYECO, il est temps que le gouvernement respecte ses engagements.  » Nous exigeons l’application de l’accord de l’innovation appelé accord de Mbudi’‘, dit-elle.  Et de poursuivre  » si le salaire de base est uniforme, la différence viendra du grade et de l’ancienneté. Un agent qui a déjà 10 ans de carrière dans la fonction publique, ne peut pas avoir la même rémunération qu’une recrue. »

Retour aux négociations

Pendant ce temps, le syndicat des enseignants du Congo annonce son retour aux négociations. Cela, après les appels du gouvernement de Judith Suminwa à lever la grève. Ainsi, le SYECO assure que les enseignants des écoles publiques ont suspendu leur mouvement le 06 octobre dernier. Les discussions avec la partie gouvernementale ont commencé, déclare Cécile Kayombo. ‘‘Une réunion préliminaire a eu lieu ce lundi 14 Octobre. Les vraies discussions devraient débuter ce mercredi 16 octobre. »

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Et parmi les points chauds de ce débat figure la question de la prise en charge des nouvelles unités. Ce sont les enseignants qui ont été recrutés et qui ne touchent pas de salaire. En 2019 par exemple, le gouvernement s’était résolu de régulariser la situation de 15.000 d’entre eux. Mais, il n’y a pas eu beaucoup de progrès sur ce dossier, indique le syndicat. Aussi, le SYECO soutient que le syndicat des écoles conventionnées catholiques avait pour sa part, levé la grève sur base d’un simple consensus et non d’un accord.

Pour rappel, la Première ministre de la RDC Judith Suminwa a invité récemment les enseignants grévistes au patriotisme. Il faut éviter aux enfants de passer une année blanche, a-t-elle déclaré devant la presse Kinoise le 05 octobre dernier.