Lubumbashi: les faiblesses du système LMD inquiètent
La RDC a adopté pour la deuxième fois le système licence, master et doctorat (LMD) en 2021. Cette adoption concerne les universités privées que publiques du pays. Cependant, il présente plusieurs faiblesses. Il s’agit par exemple du manque d’infrastructures et de la carence en enseignants.
Dans le système LMD, le volume horaire total d’une unité d’enseignement (cours) se répartit en CMI. C’est-à-dire des cours magistraux interactifs qui se déroulent entre enseignant et étudiant. De plus, l’étudiant a aussi des travaux personnels. Ce qui rend le système exigeant. Par ailleurs, depuis son adoption, plusieurs faiblesses freinent son évolution.
Anaclet Kamwanya, enseignant à l’université de Lubumbashi, se dit préoccupé. « Compte tenu des réalités, nous sommes très inquiets du système LMD », déclare-t-il. « Il est coûteux en termes d’enseignants. Or, le Congo n’a pas assez d’enseignants pour répondre à ce besoin. Certains professeurs animent parfois des cours qui ne sont pas de leur domaine », déplore-t-il encore.
En plus de la carence des enseignants, la RDC ne dispose pas de technologies assez avancées pour ce système. Nous n’avons pas d’infrastructures appropriées. « Dans certains établissements, les données ne sont pas numérisées », explique-t-il. De plus, fait remarquer l’enseignant, la plupart des nouveaux étudiants n’ont pas le niveau qu’il faut pour le système LMD. Nous recevons des étudiants avec un niveau très bas. Comment donner des connaissances assez élevées à un étudiant qui n’a pas le niveau requis ? s’interroge-t-il.
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L’avis des étudiants
Les autorités et les enseignants d’universités ne sont pas les seuls à déplorer les faiblesses du système LMD. Certains étudiants sont aussi du même avis. C’est le cas de Aaron Ngandu, étudiant à l’université de Lubumbashi. « Le système LMD prône plus de pratiques que de théories. Mais c’est le contraire de ce que nous voyons. déclare-t-il. « De plus, certains enseignants n’ont pas la maîtrise des cours », déplore-t-il encore.
Par ailleurs, Jeanette (son nom a été changé), une étudiante rencontrée à l’université de Don Bosco de Lubumbashi est en colère. Elle déplore le manque d’électricité et de connexion internet. Notre pays a un sérieux problème d’électricité. Il n’y a pas de connexion internet à l’université et pourtant nous avons des recherches à faire. Les autorités s’en foutent. C’est énervant !, s’exclame-t-elle.
Il faut noter que la construction d’infrastructures et des formations régulières des enseignants sont parmi les grands défis à relever pour améliorer le système LMD en RDC.