Lubumbashi: où va l’argent de la taxe de stationnement ?

Depuis des décennies, la ville de Lubumbashi fait face à un défi majeur. La mairie ne dispose pas de parking au centre-ville. Et pourtant, la ville collecte quotidiennement et annuellement la taxe de stationnement . Les conducteurs ne comprennent pas qu’après autant d’années, la 2e ville du pays n’a pas construit de parking. 

Au centre-ville de Lubumbashi, stationner un véhicule privé est un casse-tête, témoigne Samy, un conducteur. Certains établissements affichent des écriteaux tels que « parkings réservés » ou encore « Parkings privés ». Ici, aucun autre chauffeur n’a le droit d’y stationner, indique encore ce conducteur. Quant aux véhicules de transport en commun, la mairie utilise certaines artères comme des arrêts de bus.

Cette situation dure pourtant chaque année, la ville perçoit la taxe de stationnement. En effet, chaque chauffeur d’un minibus et de taxi paye 1 000 francs par jour pour le stationnement. Ce qui équivaut à 312 000 francs par an, soit 111 $. Les particuliers, eux, payent 60 $ par an . Or, selon les chiffres officiels de 2018, la ville de Lubumbashi comptait plus de 15 500  véhicules de transport en commun. Rien que pour cette catégorie, la mairie perçoit  en moyenne plus de 1 700 000 $ par an.

Lubumbashi sans parkings : la mairie se justifie

Malgré ces recettes, Sabin Kapend, chef du service urbain de transport, soutient que la mairie manque de ressources financières pour construire des parkings.   » La Mairie cherche à décongestionner le centre-ville. Nous avons déjà des projets. Il y a un problème de moyens pour financer les projets « , nous declare-t-il.

En outre, il affirme que la gestion de la taxe de stationnement ne dépend pas de son service.  » Nous sommes un service technique attaché à la Mairie. Nous ne gérons pas l’argent, mais nous mettons en place des projets. C’est à l’autorité de financer les projets. »

Lire aussi :https://magazinelaguardia.info/2024/12/16/lubumbashi-les-servitudes-pour-des-parkings-au-centre-ville/

Par ailleurs, le service urbain de transport indique que la ville de Lubumbashi fait face à un autre défi. «  Il n’y a pas d’espace au centre-ville. Nous manquons d’endroit pour ériger une gare centrale  » déclare encore Sabin Kapend.

Nous avons à deux reprises appelé au téléphone madame le maire ad interim de la ville de Lubumbashi pour avoir sa version des faits. Mais toutes les deux fois, le téléphone sonnait à vide. Ensuite, nous lui avons envoyé un message via WhatsApp expliquant la situation, mais nous n’avons eu aucune réponse de sa part.

De plus, nous avons envoyé le même message à Ange Notiya, chargée de communication au service de madame le maire. Elle a accusé réception en disant  » ok je vois. » Cependant, jusqu’à la publication de cet article, ni la chargée de communication ni l’autorité urbaine, n’ont fourni d’explications.