Kanyama Kasese: « Rendez-moi mon fils Martial Mwape! »

Kanyama Kasese: « Rendez-moi mon fils Martial Mwape! »

Martial Mwape Masengo, âgé de 15 ans, fait partie du lot des jeunes arrêtés et transférés à Kanyama Kasese le 18 décembre 2024. Sa mère, Viviane Nkulu, demande qu’on lui restitue son fils. Car il n’est encore qu’un mineur.

« Rendez-moi mon fils« , c’est le cri de cœur de cette mère. « Ce n’est encore qu’un mineur« , raconte-t-elle au bord des larmes. En fait, selon sa mère, Martial Mwape n’est encore qu’un enfant, parce qu’il est né le 8 janvier 2009. Pour Viviane Nkulu, Kanyama Kasese n’est pas un lieu pour un jeune de son âge. « Il sera à côté des jeunes délinquants. « Il risque d’avoir une mauvaise influence », dit-elle avec émotion. Cette mère craint pour l’avenir de son fils.

Martial Mwape Masengo est encore élève. Il est en première pédagogie à l’institut Elimu dans la commune de La Rwashi . Il est issu d’une grande fratrie. Ses frères et sœurs ainsi que ses parents exigent qu’on le leur ramène. Ainsi, il pourra poursuivre ses études.

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Retour sur les faits

Le mardi 16 décembre, Martial Mwape se rend dans une cabine publique pour acheter des unités. Il est 11 heures. Tout à coup, un véhicule de la police arrive. Les jeunes autour se dispersent et s’enfuient. Mais lui n’arrive pas à s’échapper. Ainsi,il est arrêté.  Le même jour, il est transféré à la police. Le lendemain,ses parents impuissants le voient dans le lot des jeunes en partance pour Kanyama Kasese. « Nous l’avons vu partir. J’ai lu la peur dans les yeux de mon fils« , dit-il encore en larmes.

Les parents continuent à mener des démarches pour que leur fils leur soit restitué. « Quelqu’un nous a aidés à contacter le service national. Mais nous attendons la suite. »  La mère explique qu’en plus, d’autres personnes se sont jointes à eux. C’est, par exemple , ses camarades du mouvement des jeunes catholiques Kiro. Eux aussi, à travers différents canaux, mènent du plaidoyer dans ce sens.

 Des vérifications

Pour la police nationale congolaise, il est impensable qu’un mineur ait été transféré à Kanyama Kasese. « Nous avons fait des vérifications. Les mineurs ont été mis à la disposition des affaires sociales, tandis que les étudiants et les travailleurs ont été relâchés, explique le major Luamba Experanto, porte-parole de la police dans la province du Haut-Katanga.

Malgré ces vérifications, ce jeune mineur se trouve à l’heure actuelle à Kanyama Kasese privé de tous ses droits. C’est par exemple son droit de vivre avec ses parents conformément à l’article 31 de la loi portant protection de l’enfant en RDC.