RDC : l’impératif de réguler quantité de la production du cobalt 

RDC : l’impératif de réguler quantité de la production du cobalt 

La République démocratique du Congo est le plus grand exportateur de cobalt mondial. En 2023, elle en a exporté 170 000 tonnes.  Car elle produit 70 % du cobalt mondial. Mais depuis quelque temps, le prix de ce minerai stratégique ne fait que baisser sur le marché mondial . Pour certains analystes, il est primordial que les pays régulent ces exportations pour contrôler les prix.

En fait, le coût du cobalt est en chute depuis quelques années. Par exemple, entre septembre 2023 et septembre 2024, son prix a baissé de 26 %. Selon l’Agence Ecofin, cette situation s’explique par une offre excédentaire sur les marchés. Citant le Cobalt Institute, cette agence explique que » la demande mondiale en 2023 a atteint 170 000 tonnes contre une offre de 210 000 tonnes.

Voilà pourquoi certains acteurs du secteur pensent qu’il faut réguler les exportations ou les quantités à produire annuellement. Ce qui pourra aussi contrôler et réguler les prix sur les marchés. Cette question a été également soulevée au cours d’un débat organisé par Egmont Institute le 18 décembre 2024.

Ressource Matters, une organisation internationale qui y a participé, regrette le fait qu’il y a une surproduction de cobalt. « Il y a un écroulement du coût du cobalt, c’est quelque chose qu’on aurait dû prévoir. » Cette institution évoque par ailleurs que c’est le manque de contrôle de la production. » L’État, en tant que contrôleur, peut mettre une commission pour approuver quelle quantité produire en fonction de la demande. »  Et d’ajouter ‘quelque chose qui n’est pas encore fait en RDC. »

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 L’application de texte

Une position que partage Freddy Kasongo, secrétaire exécutif de l’Observatoire et d’appui à la responsabilité sociétale et environnementale (OAERSE) . « Partant de la théorie commerciale qui dit ce qui est rare et cher, il est en réalité important pour le pays d’arriver un peu à contrôler l’accès au cobalt », explique-t-il.  Il pense aussi que ce contrôle doit s’appliquer surtout sur les importations, mais aussi et surtout sur les exportations.

Toutefois, cet expert en ressources minières pense que pour y arriver , le pays doit relever beaucoup de défis. Comment appliquer des tests existants. Car il y a une faible volonté pour le faire ».  Notons que la RDC dispose d’un arsenal juridique important qui régule ces questions.

Autre fait , le pays ne dispose pas de sa propre production. « Et ces privés ont par moments des engagements avec des banques ou avec des intermédiaires », explique-t-il encore.  Et parfois, ces entreprises ont des engagements de livrer une certaine quantité de substances minérales à une certaine période. Ainsi , avant de réguler, il faut trouver un terrain d’entente. Pour que les décisions prises n’influent pas négativement sur leurs engagements commerciaux. « Donc, il y a toute une réflexion pour arriver à ce type de situation. »

Freddy Kasongo propose par ailleurs une porte de sortie.  La RDC  » peut devenir cliente et acheter un certain nombre de pourcentages de ces minéraux et les stocker au niveau du pays ».    Cela aura l’avantage de contrôler les marchés.