Audition des membres du PPRD : instrumentalisation de la justice ?

Audition des membres du PPRD : instrumentalisation de la justice ?

Trois membres du  PPRD, parti politique de Joseph Kabila ont été auditionné ce lundi 10 mars à l’auditorat militaire de Kinshasa Gombe. Aubin Minaku, Ramazani Shadary et Kambere étaient invités afin d’éclairer la justice. Mais au delà des invitations, le ministre de la justice a publié  le 07 mars dernier, un communiqué annonçant ces convocations. De plus, le communiqué mentionne le motif de ces interpellations. L’ong Justicia condamne cet acte du ministre Constant Mutamba. 

Aubin Minaku, vice président du PPRD a été auditionné en premier à l’auditorat militaire, indiquent des sources à Kinshasa. Il a été suivi par Ramazami Shadary. Enfin, devrait être le tour de Kambere. Une centaine des militants du PPRD,  a accompagné ces leaders de l’opposition.

Mais cette invitation a été précedée par un communiqué du ministre de la justice et garde des seaux, Constant Mutamba. En effet, le communiqué de presse n° 082  annonce non seulement l’ouverture
des procès à l’encontre des officiers des FARDC mais aussi ces interpellations. Et il précise qu’il s’agit des  » auditions de certains hauts cadres du PPRD soupçonnés de complicité avec le mouvement terroriste de l’AFC/M23 . Ces derniers sont en même temps interdits de quitter le pays  », fin de citation. Pour JUSTICIA Asbl, ce communiqué de presse viole de manière flagrante et intentionnelle les principes de l’indépendance de la justice. En outre, il est contre le principe de la présomption d’innocence et du caractère secret de la procédure inquisitoriale. »

Pour cette organisation de défense des droits humains, le ministre de la justice veut instrumentaliser la justice. Ainsi, elle demande à l’Auditorat Militaire Général de ne pas se laisser manipuler.

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Réaction du FCC

De son coté, le Front Commun pour le Congo, FCC, plateforme politique dont fait partie le PPRD fustige aussi ce qu’il qualifie d’instrumentalisation de la justice. Ainsi, il condamne aussi la publication de ce communiqué  du ministre de la justice. Dans sa réaction, Raymond Tshibanda, coordonnateur de la cellule de crise du FCC affirme qu’il viole le droit à la présomption d’innocence des personnes invitées. Pourtant, dit-il,  cela est garantie  par la Constitution. Et d’ajouter, cette annonce est contraire au caractère secret de l’instruction pré-juridictionnelle.

Par ailleurs, le FCC rejette la mesure d’interdiction faite  aux leaders du PPRD , de quitter le territoire national jusqu’à nouvel ordre.

C’est autour de 18 heures de Kinshasa que les trois leaders du PPRD ont quitté l’auditorat militaire. Pendant ce temps, les militants de ce parti politiques les attendaient.