Expo Béton :Hugo Sinza alerte sur l’urgence d’une révolution scientifique et éducative en RDC 

Expo Béton :Hugo Sinza alerte sur l’urgence d’une révolution scientifique et éducative en RDC 

Lors du 5e panel de l’Expo Béton ce vendredi à Lubumbashi, Hugo Sinza, directeur des Relations  Extérieures de Tenke Fungurume  Mining (TFM),a livré un discours percutant sur les défis structurels de la République démocratique du Congo (RDC) en matière d’éducation, d’emploi et d’infrastructures. Son intervention, teintée d’urgence et de critique constructive, interpellesur la nécessité d’une refonte radicale des systèmes de formation et de planification nationale. 

Hugo Sinza n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le décalage entre les besoins du marché et les compétences des jeunes diplômés  : « Aujourd’hui, dans beaucoup d’entreprises, le premier test d’embauche consiste à demander si le candidat sait allumer un ordinateur ou taper un texte.  » « Beaucoup échouent dès ce niveau », a-t-il lancé, soulignant un problème criant de formation technique.

Il a également pointé du doigt l’inadéquation des programmes universitaires. C’est ainsi qu’il a par exemple évoqué le cas de la faculté des droits qui déverse des milliers de diplômés.  Ou encore de l’enseignement de certaines matières comme le latin, «  sans impact tangible  » sur l’employabilité. «  Pourquoi ne pas prioriser l’anglais, le digital ou les sciences face à un monde dominé par la Chine et l’intelligence artificielle  ?  », s’est-il interrogé.

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Urgence d’une alliance État-Universités-Entreprises

Pour Sinza, la solution passe par une «  révolution scientifique  ». Cela passe aussi par une synergie immédiate entre l’État, les universités et les industries. «  Il faut mutualiser les efforts, cartographier nos talents et réformer l’enseignement vers les STEM (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques)  », a-t-il plaidé. De plus, il a insisté sur la transition énergétique et numérique. Pour lui, il y a urgence. « Nous n’avons plus le temps. « Si nous ne nous réveillons pas maintenant, nous nous retrouverons dans un trou, avec un pays éclaté autour de nous », a-t-il martelé.

Mauvaise gestion des infrastructures

Ce cadre de TFM a aussi fustigé la gestion des infrastructures, notamment dans le secteur ferroviaire  : «  Nous avons 4 900 km de voies ferrées, mais des trains qui roulent à 40 km/h.  » Nous transportons les minerais par route, ce qui détruit nos réseaux et coûte cher.  » Une situation d’autant plus paradoxale. Pourtant, la RDC est le premier producteur mondial de cobalt. Malheureusement, le pays «  ne capitalise pas sur ses ressources  », selon lui.

Il a appelé à une «  anticipation stratégique  ». Il a par ailleurs évoqué le cas de la Chine. « Ce pays est passé en 40 ans de pays pauvre à deuxième puissance économique grâce à l’investissement massif dans le capital humain et physique.  » « Où voulons-nous être dans 10, 20 ou 30 ans ? » « Sans planification, nous répéterons les mêmes discours à chaque conférence », a-t-il averti.

À noter que ce 5ᵉ panel a été axé sur les défis et perspectives des ressources humaines face aux investissements industriels et des travaux publics.