Lualaba : Kamoa Copper accusée d’avoir fait disparaitre la rivière Mulungwishi

Dans un point de presse organisé ce mardi 29 avril 2025 à Kolwezi dans la province de Lualaba, l’Ecole du Fleuve Congo EFC a donné une partie des résultats de ses enquêtes autour des communautés impactées par le projet de l’Entreprise Kamoa Copper. Les dits résultats font état de la disparition de la rivière Mulungwishi et de Tshimbudji. C’était en présence des différents services étatiques du secteur minier et des structures de la société civile de la capitale mondiale du cobalt.
L’Ecole du fleuve est une structure créée en vue de former les communautés locales sur des questions environnementales. Pour mener son étude, cette école s’est appuyée notamment sur la conclusion d’Etudes d’impact Environnemental et social (EIES). Elle s’est également appuyée sur le plan de gestion environnementale et sociale (PEGS) réalisés en 2020 par CEMIC sarl sur la demande du géant Kamoa Copper. Ces études montraient clairement l’existence des rivières Mulungwishi et Tshimbudji dans leur état naturel avec toute la biodiversité aquatique, comme les poissons et les amphibiens.
« Il se fait malheureusement qu’aujourd’hui la rivière Mulungwishi a disparu. Et cela, à cause des activités minières de l’entreprise Kamoa. La source de la Rivière Mulungwishi a été attaquée et supprimée par le nouveau projet de la mine à ciel à Kakula nord. Actuellement, la rivière n’existe plus. Ceci rend en revanche impossible les activités des membres de la communauté Muvunda » révèle l’EFC à Kolwezi.
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La rivière Tshimbudji menacée
Si la rivière Mulungwishi est désormais effacée du répertoire des rivières autour de la société Kamoa Copper, ce n’est pas le cas pour la rivière Tshimbudji. Mais là aussi, l’école du fleuve Congo a déclaré la dangerosité de l’utilisation de ses eaux. « Concernant la rivière Tshimbudji, la situation se dégrade davantage. C’est à cause de déversement des eaux provenant des bassins de rétention de l’usine de Kakula nord. Et Kamoa Copper avait pourtant interdit aux membres de la communauté Tshimbudji la consommation de l’eau de la dite rivière. Cependant, la rivière continue de servir les riverains ». Et cette structure de poursuivre, »ces populations continuent à se laver et à boire l’eau de Tshimbudji . Elles ne tiennent pas compte de la dangerosité de la qualité de l’eau de cette rivière ».
Plusieurs responsables venus notamment de la Division des mines, du cadastre minier, de la société civile du Congo se sont dit choqués par ces révélations des étudiants l’Ecole du fleuve Congo.
Violation des droits
Pour le coordonnateur de la nouvelle société civile congolaise du Congo, il y a violation du droit civique et social. « L’Ecole du Fleuve Congo fait le travail que les services étatiques devaient faire dans leurs attributions. Les populations sont sacrifiées à cause de l’incompétences des politiques. Il y a un vide dans la loi’‘, dit-il.
Il ajoute, » il faut absolument le changement du paradigme dans ce pays . L’état doit arriver à contraindre les miniers au respect de l’environnement et des autochtones » a indiqué Menda Lubamba Lambert, sous un ton révoltant.
Ce point de presse tenu par l’Ecole du Fleuve Congo a été appuyé des ONG AFREWACH et Earthrings international. Il était organisé dans le cadre de la mise en œuvre du programme des plaidoyers au profit des communautés . Et cela, face aux controverses de l’exploitation minière en RDC. Le programme vise à porter haut les cris de détresse de ceux qui sont incapables de se faire entendre. En outre ,le souci est d’accroître le niveau de contrôle de la gestion du domaine minier.
L’entreprise Kamoa copper a promis de répondre à ces accusations très bientôt.