Lubumbashi : quel est le niveau réel de pollution de l’air ?

Lubumbashi : quel est le niveau réel de pollution de l’air ?

À Lubumbashi, la pollution de l’air est un problème sous-estimé. Pourtant, elle a de graves conséquences sur la santé. Parce que le niveau des particules minuscules en suspension est plus élevé que le niveau requis.  Selon le site Qualité de l’air, l’indice moyen annuel de concentration des petites particules dans l’air (PM2,5) à Lubumbashi est de 53. Une moyenne deux fois plus que la norme. 

La présence des particules fines dans l’air est rarement abordée en RDC. C’est ce qui détermine si l’air est sain ou pas. Ces particules ne sont visibles qu’au microscope. À l’inverse des gaz, ces particules, une fois inhalées, peuvent se loger dans les poumons. Selon l’OMS, « elles font beaucoup de dégâts dans le corps humain. » Et cela même à faible concentration, la pollution aux petites particules a une incidence sanitaire. Sur le long terme, elles sont la cause des 60 % d’accidents cardio-vasculaires, des maladies respiratoires chroniques et du cancer du poumon.

Lubumbashi est aussi concerné par ces conséquences dramatiques sur la santé. Joseph Mpiana Kitenge est médecin ; il est également doctorant. Actuellement, il travaille sur les pathologies liées aux activités minières. « J’aborde la question dans ma thèse. Je peux dire que les conséquences sont sous-évaluées, car le pays ne dispose pas des normes en matière de pollution et sur les émissions des entreprises et des populations.

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Niveau recommandé

Depuis 2021, l’OMS a fixé des nouvelles normes en matière de pollution. L’indice de particules fines PM2,5 ne doit pas dépasser 25 µg/m³.  Selon les données du site qualité de l’air, Lubumbashi est à 43 µg/m³ ce lundi 16 mai 2025. Ainsi, selon cette même source, « la concentration de PM2,5 est actuellement 1,5 fois la valeur seuil annuelle de l’OMS pour les particules PM2,5″.

Les données démontrent en plus que, jusqu’à dimanche, les valeurs vont encore augmenter. La concentration des particules atteindra 69 µg/m³ le vendredi pour descendre à 64 le dimanche. Les moyennes pour la ville varient entre 50 et 80 µg/m³.

Cette concentration des particules a plusieurs sources. Selon Joseph Mpiana, ces particules viennent de deux sources. « Il y a les sources internes. Ici, c’est tout ce que les ménages produisent. C’est comme l’utilisation des charbons de bois et autres. Il y a également les sources externes : ce sont les industries. Elles produisent 70 % des particules fines. « En plus, il y a aussi les véhicules », explique-t-il.

Trois villes de niveaux presque similaires

La ville de Lubumbashi n’est pas la seule touchée. Les villes de Kolwezi et de Kinshasa dépassent aussi le seuil acceptable par l’OMS. Les moyennes pour la ville de Kolwezi par exemple sont de  60 à 80 µg/ m3. Tandis que la ville de Kinshasa varie entre 40 et 70 µg/M³.