Haut-Katanga-Lualaba: pas d’enfants dans les mines industrielles

Haut-Katanga-Lualaba: pas d’enfants dans les mines industrielles

La question de la présence des enfants dans les sites miniers du Haut-Katanga et du Lualaba est épineuse. Car elle entache la chaine d’approvisionnement des minerais du pays. En 2024, par exemple, le cobalt de la RDC a été ajouté par les États-Unis à sa liste des biens réalisés par le travail des enfants. Pourtant, la chambre des mines de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) affirme qu’il n’y a jamais eu d’enfants dans les sites miniers industriels. 

En effet, la commission de la responsabilité sociétale des entreprises à la chambre des mines de la FEC Haut-Katanga apporte sa lumière sur la présence des enfants autour des sites miniers industriels. Pour cette commission, c’est une erreur d’affirmer qu’il existe des enfants dans les mines industrielles du Haut-Katanga et du Lualaba. Toutefois, cette commission insiste sur la différence à faire entre les enfants autour des mines et les enfants dans les mines.

Selon Fortuna Kande, président de la commission RSE à la chambre des mines, dans le Haut-Katanga et le Lualaba, aucun enfant n’est identifié dans l’exploitation minière industrielle. Ainsi, il conteste les différents rapports qui reconnaissent cette situation. « La présence des enfants dans les mines, c’est faux », dit-il. Et de poursuivre : « Les entreprises minières responsables ne peuvent pas avoir des enfants et des femmes vulnérables sur leurs sites. »

Par ailleurs, le Président de la commission RSE à la Chambre des mines indique que les entreprises réunies au sein de la FEC sont en ordre. « Nos membres ont signé une charte de bonne conduite. Ces entreprises ont leur permis d’exploitation. Par conséquent, ces entreprises ne peuvent en aucun cas accepter les enfants et d’autres personnes vulnérables sur leurs sites miniers. En outre, Fortuna Kande reconnaît la présence des enfants dans les sites miniers artisanaux.

Des enfants autour des sites miniers artisanaux

Si les mines industrielles n’utilisent pas les enfants, plusieurs rapports indiquent que dans ces deux provinces des milliers d’enfants travaillent autour des sites miniers artisanaux. En 2024, par exemple, l’UNICEF a avancé le chiffre de 361 000 enfants. Toutefois, le secteur artisanal ne représente que 2 % selon un rapport Cobalt Institute.

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Cependant, le gouvernement et ses partenaires initient divers projets pour assainir les mines.  Par exemple, dans le projet Coteco, qui combat le travail des enfants dans les mines, l’Organisation internationale du travail a appuyé le gouvernement congolais à identifier et récupérer les enfants dans les carrières minières artisanales. Selon son rapport de 2023, l’OIT a identifié 6 242 enfants dans les 2 provinces ci-haut citées.
Pour la province du Haut-Katanga, par exemple, le rapport de l’OIT renseigne que 4454 enfants ont été identifiés dans 7 sites. Ces sites sont à Lubumbashi et à Likasi. 389 enfants ont bénéficié d’une formation professionnelle. Ils ont ensuite reçu des kits de réinsertion. À savoir, des machines à coudre, des ordinateurs, etc.

Un autre projet travaille dans le même sens. Le projet PABEA-cobalt affirme avoir sorti des mines artisanales des provinces du Lualaba et du Haut-Katanga et scolarisé 13 587 enfants. Ceux-ci font partie des 16 845 enfants identifiés dans les sites miniers de la région du Katanga en 2022.