Le secteur énergétique étouffé par les taxes et impôts

Lors d’une session le mercredi dernier à la DRC Mining Week, Éric Monga, acteur clé du secteur énergétique congolais, a dressé un tableau sans concession des défis paralysant le développement de l’énergie en République démocratique du Congo (RDC). Son constat est sans appel. Le secteur croule sous le poids des taxes et des impôts. Cela entrave les investissements et exacerbe la dépendance énergétique de la nation.La République Démocratique du Congo possède un potentiel énergétique immense.
Par exemple, le projet Inga a une capacité de 40 000 MW. Par ailleurs, le pays possède d’autres ressources telles que l’énergie solaire, hydraulique et éolienne qui ne sont pas pleinement exploitées. Néanmoins, moins d’un habitant sur cinq dispose d’un accès à l’électricité. Ainsi, bien que les industries extractives jouent un rôle crucial dans l’économie, elles se tournent vers les nations voisines pour leurs besoins en approvisionnement.
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Taxes étouffantes et bureaucratie paralysante
Éric Monga, directeur général de KIPAY, a, lors de son intervention, pointé du doigt plusieurs obstacles majeurs. Il s’agit, par exemple, des taxes anticipées absurdes. « Juste pour faire avaliser une étude de faisabilité, vous devez payer à l’avance la capacité projetée. Ça veut dire, si je veux développer 100 mégawatts, je dois payer à l’État à l’avance les frais que 100 mégawatts pourraient me produire ou les bénéfices que pourraient me produire à l’avance« , a expliqué Eric Monga.
En plus des taxes étouffantes, le secteur fait face à des régulateurs déconnectés. Pour lui, l’Autorité de régulation (AERE) est très éloignée des réalités des opérateurs. Ce qui complique les démarches au lieu de les faciliter. Outre cela, il a également évoqué des lois inadaptées.
Solutions proposées
Pour inverser la tendance, Eric Monga et d’autres experts comme Spyro Djourga de Congo Energy recommandent la suppression des taxes anticipées. Ils proposent également l’allégement de la fiscalité sur les projets énergétiques.
Ainsi , la RDC pourra faire de l’énergie son pilier de développement. Car le pays a tous les atouts pour devenir un leader énergétique régional. Mais, sans un environnement fiscal et régulatoire favorable, les capitaux fuiront, les mines importeront, et la population restera dans le noir. Comme le résume Monga : « L’État doit passer du rôle de percepteur à celui de facilitateur. »