Secteur minier: seulement 31 % d’électricité nécessaire est fournie
La RDC dispose d’énormes potentialités. Son sol et son sous-sol sont riches d’au moins 1100 différentes substances minérales. Cependant, ce secteur minier n’arrive pas à booster le développement. Car les minerais sont souvent exportés à l’état brut par manque d’usines et surtout d’énergie. Selon un récent rapport de la commission Aménagement du territoire, infrastructures et nouvelles technologies de l’information et de la communication de l’Assemblée nationale sur l’audition du directeur général de la société nationale d’électricité, cette société ne disponibilise que 31 % des besoins du secteur minier.
En effet, le constat fait lors de cette commission à l’Assemblée nationale fait mention d’un gap énergétique criant. Les chiffres sont choquants. Le besoin des miniers est 2300 MW. Pourtant, cette société n’alloue que 730 MW, ce qui correspond à 31 % de l’énergie nécessaire. Pour pallier ce déficit criant, le rapport explique que cette société importe au moins 370 MW de la Zambie. ce qui fait un total de 1100 MW. Même dans ce cas, le gap reste important. Il est d’au moins 2100 mgw.
Les racines du problème
Le rapport de cette commission parlementaire donne un éclairage sur les causes de ce déficit. Tout d’abord, le réseau de la SNEL ne dispose que de 15 centrales électriques. Celles-ci ont une moyenne d’âge de 66 ans. Certaines d’entre elles, comme Sango et Mponzo dans le Kongo Central, ont plus de 90 ans.
De plus, elles ne produisent pas selon leurs puissances. Leur puissance totale est 2588,14 MW. Mais, à l’heure actuelle, la puissance disponible est de 2043,37 MW. Ce qui représente un déficit de 540 MW. En outre, ces 15 centrales disposent de 62 groupes. Cependant, à ce jour, seuls 43 sont en service.
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Urgences !
Il ressort de cette audition que le déficit ne touche pas uniquement les miniers. La population est également concernée. Ainsi, cette commission propose de mettre en place en urgence une politique énergétique tant au niveau national que dans les provinces. D’où la nécessité de déclarer l’état d’urgence énergétique. Une recommandation qui ressort également du dernier conseil des ministres.
Freddy Kasongo est membre du réseau Mwangaza (Lumière en français). Pour sauver ce secteur, il faut diversifier les acteurs du secteur. « Les efforts d’électrification doivent être vus, pas seulement au niveau de l’acteur public, mais dans l’ensemble des acteurs« , dit-il.
De plus, il faut repenser les politiques et réformer le cadre légal. Mais il faut aussi innover. « On ne peut pas étudier des mécanismes innovants qui peuvent permettre de faire un bond dans les secteurs de l’électricité ? » Et ces mécanismes peuvent aller vers les exonérations du matériel pour la production, par exemple, de l’énergie électrique, bien sûr, renouvelable », explique encore Freddy Kasongo.
Sans une politique énergétique ambitieuse, la RDC risque de rester un géant aux pieds d’argile. Car les mineurs et les mines, eux, ont besoin de courant pas demain, mais aujourd’hui.