Lualaba : IBGDH Asbl dénonce l’évacuation du manganèse

Lualaba : IBGDH Asbl dénonce l’évacuation du manganèse

L’initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains, IBGDH Asbl, dénonce l’évacuation des stocks de manganèse à Kisenge. Cette structure de la société civile fait savoir que cette exportation se fait en toute opacité. Cependant, d’autres sources à Kisenge indiquent que rien n’est évacué à ce jour.

En effet, dans un récent communiqué de presse, l’IBGDH dénonce l’évacuation opaque du manganèse de Kisenge. Cette structure de promotion de la bonne gouvernance demande à l’entreprise Kisenge Manganèse de publier les conventions. C’est notamment celles conclues avec les entreprises privées SHAZ RARELI et TORIANE. Ces entreprises, indique IBGDH, sont impliquées dans l’évacuation de manganèse.

Cependant, d’autres sources sur place à Kisenge révèlent qu’il n’y a pas d’exportation de ce produit minier depuis 2020. La dernière opération d’exportation exécutée par une entreprise tanzanienne date de 2019. Elle avait d’ailleurs suscité une colère au sein de travailleurs. Ces derniers avaient ainsi bloqué la voie ferrée afin d’empêcher toute exportation avant que les retraités ne touchent leurs indemnités.

En outre, sur place à Kisenge, la société civile locale affirme la présence d’une entreprise indienne. Celle-ci est prête à évacuer le manganèse à la suite du contrat signé avec la société publique Kisenge-Manganèse. « La société indienne a acquis la quantité de manganèse restante à Kisenge ainsi que toutes les infrastructures. Actuellement , un groupe d’Indiens est sur place à Kisenge. Ils sont venus avec des kits bags. Ils ont ensuite recruté des journaliers pour charger le manganèse dans les kits bags », témoigne Dénis Miji Mahamba, président de la société civile de Kisenge.

Cet acteur de la société civile affirme également que les travailleurs de Kisenge Manganèse se sont opposés à cette opération. Ils justifient leur action par l’impayement des salaires malgré la signature de ce contrat. « Les employés réclament les arriérés de salaire. Et ceux qui sont partis à la retraite, continuent de revendiquer leurs décomptes finals », dit-il. Pour l’heure, la société compte 200 travailleurs impayés et environ 500 retraités

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L’opacité dans la gestion de Kisenge Manganèse ?

Dans son communiqué, IBGDH Asbl fustige l’absence des projets de développement au profit des communautés locales. Pour cette organisation, les revenus issus des différentes transactions sont affectés à des besoins personnels des dirigeants de l’entreprise Kisenge-Manganèse. En outre, IBGDH dénonce l’absence des services sociaux à Kisenge à l’instar de l’eau potable et de l’électricité.

Ainsi, cette organisation sollicite des responsables de la société Kisenge-Manganèse plus de transparence. Elle voudrait aussi voir les communautés locales bénéficier des retombées de l’exploitation de leurs ressources. Pour l’heure, la société n’a pas encore réagi à ces allégations. Toutes nos tentatives pour obtenir leur réaction sont restées vaines.

A noter que depuis l’arrêt de l’exploitation de ce minerai à Kisenge vers les années 80, la société comptait plus de 400 000 tonnes de ce minerai stockées sur place.