Commune annexe: des services percepteurs au banc des accusès

Commune annexe: des services percepteurs au banc des accusès

Ce mardi 16 septembre, la bourgmestre de la commune annexe Mireille Kileshe était interpellée au conseil communal à Lubumbashi . Pour les conseils municipaux, beaucoup de sommes restent non retracées. Cependant, cette séance plénière a révélé des manquements graves au sein des services percepteurs de commune. C’est le cas de l’état civil et du service de coordination des recettes (CELCA en sigle).

Cette première interpellation du conseil communal de la commune annexe est une première du genre. Mireille Kileshe s’est expliquée sur diverses questions soulevées par le conseiller Muyumba Kainda, auteur de l’interpellation et vice-président de cette institution. Pour la plénière, les services percepteurs ne rendent pas un bon service à la commune.

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L’état civil : des recettes disparues

L’un des conseillers communaux, Kanyinda Pierre, a egalement pointé du doigt des incohérences graves dans la gestion des actes de mariage.
Entre janvier et juin 2025, 782 mariages ont été célébrés.  Ce qui aurait dû rapporter 58,08 millions de CDF aux caisses de la commune.    À cela s’ajoutent aussi 22 millions de CDF supplémentaires liés à d’autres actes administratifs, également non retracés. En tout, plus de 80 millions de CDF restent introuvables, indique Kanyinda Pierre.

Les explications recueillies révèlent un dysfonctionnement majeur. Le préposé de l’état civil affirme auprès des conseillers municipaux avoir versé les fonds à la comptabilité, mais la comptable nie les avoir reçus. Ce jeu d’accusations réciproques jette un doute profond sur la transparence de ce service.

La CERCA (Coordination des recettes communales), créée en 2003 pour appuyer la mobilisation des recettes, est , elle aussi sous les projecteurs. Plusieurs conseillers dénoncent une structure qui perçoit directement des fonds en main propre. Ainsi, les dépenses ne passent pas par le circuit bancaire.
Des reçus évoqués par ce conseiller prouvent que la CERCA a réglé, de sa propre initiative, des factures liées au carburant, aux missions des agents ou encore aux fournisseurs. « Cette structure se fait banque », a lancé Pierre Kanyinda en fustigeant un système qui échappe totalement au contrôle budgétaire du conseil communal.

Une gestion décriée

La bourgmestre Mireille Kileshe a défendu la légalité de la CERCA. Elle a aussi rappelé qu’elle existe pour renforcer la collecte des recettes locales. Cependant ses arguments n’ont pas convaincu.

« Il y a lieu de dire que notre commune souffre. Parce que l’argent de l’État qui devait être retracé et canalisé dans les banques passe par les mains des gens.  Et cela ne favorise pas un bon travail de bourrgmestre.Parce que si vous suivez les réponses du bourgmestre, elle ne connait pas beaucoup de choses« , a dit en guise de conclusion Muyumba Kainda.

La plénière a conclu sur un appel pressant. Les responsables de l’état civil et de la CERCA seront convoqués à leur tour pour fournir des explications détaillées.