Lubumbashi: imbroglio autour du taux de change
Depuis quelques jours, la Banque centrale du Congo a baissé le taux de change du dollar américain afin de stabiliser l’économie nationale et de protéger le pouvoir d’achat des Congolais pour redonner aussi de la valeur au franc congolais. Cette question fait encore débat à Lubumbashi. Parce que ce taux n’est pas respecté par tous les opérateurs économiques. C’est le cas dans les stations-services et les maisons de télécommunications.
Actuellement, le taux de change continue de varier selon les opérateurs économiques. 1 dollar américain se changeait jusqu’au début septembre entre 2800 CDF et 2900 CDF auprès de changeurs de monnaies et des maisons de télécommunications. Également dans les stations-service.
Ce lundi 29 septembre, dans une station-service visitée au centre-ville de Lubumbashi, 1 dollar américain se négocie à 2700 CDF. Dans une autre station-service, par contre, un dollar est équivalent à 2600 CDF, un écart de 100 CDF que certains Lushois considèrent élevé. « Chaque station a son propre taux. Aujourd’hui on m’a donné 26 000 CDF pour 10 dollars, pourtant hier encore j’ai changé 10 dollars américains à 27 000 FC. 1000 CDF c’est quand même beaucoup« , déclare un Lushois rencontré à une station-service.
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Les changeurs de monnaie dans les artères du centre-ville de Lubumbashi indiquent également des taux différents. Certaines affiches marquent « Taux 2700 CDF » mais en s’approchant c’est un autre taux qu’ils brandissent. « Nous changeons à 10$ à 26 000 CDF, l’affiche c’est juste pour attirer les gens », dit un changeur de monnaie.
La spéculation à la base de différents taux
Par ailleurs, aux services de télécommunications le constat est le même. En effet, ils vendent 100 unités, ce qui est l’équivalent de 1 dollar américain, bien supérieur au taux officiel de la banque centrale qui est à ce jour à 2 622 CDF. Airtel par exemple, affiche 2900 CDF pour 100 unités. Alors que son bureau de change indique 1 dollar à 2625 CDF. Vodacom à son tour affiche deux taux de change pour son service MPESA : 2600 CDF et 2580 CDF pour un dollar américain.
Toutefois, cette différenciation de taux sur le marché indique que le taux officiel peine à être appliqué sur le terrain. « Ce phénomène est dû aux spéculations des opérateurs économiques. Ce sont eux qui importent et ne peuvent pas prendre le risque d’utiliser la devise étrangère sur le marché officiel afin d’acheter la monnaie nationale », indique Jean Bosco Kaumba, analyste économique. Il précise en outre que la Banque centrale du Congo ne peut pas faire appliquer son taux officiel. Car le régime de change congolais est flexible et non fixe. « La banque est donc obligée de varier sa politique monétaire en fonction de la détention de devises étrangères obtenues par les banques commerciales et les opérateurs économiques », dit-il.
