AMI 2025-RDC : de la richesse à l’impact

AMI 2025-RDC : de la richesse à l’impact

La neuvième édition de l’Alternative Mining Indaba (AMI) s’est clôturée jeudi à Lubumbashi sur un appel fort. Celui de faire des revenus miniers un véritable levier de développement durable. Organisé par SARW (Southern Africa Resource Watch) et d’autres organisations de la société civile dont le Centre Carter, le forum a réuni pendant trois jours des responsables publics, des experts, des entreprises et des communautés locales autour du thème « Minerais stratégiques de la RDC : entre enjeux géopolitiques mondiaux et impacts socioéconomiques locaux ».

Les débats ont mis en lumière le paradoxe d’un pays riche en ressources, mais où la population bénéficie peu de cette manne. Depuis la révision du Code minier en 2018, près de 2,7 milliards de dollars ont été redistribués aux provinces et entités locales. Malheureusement les retombées ne se traduisent pas en services sociaux concrets. Sur le plan du droit, tout est en place.  Mais dans la pratique, l’impact reste faible, ont cependant reconnu les participants à ce forum. Des infrastructures sont érigées sans planification, souvent sans lien avec les besoins réels des communautés.

Lire aussi : AMI : le centre Carter propose des réformes pour transformer la fiscalité minière. 

Le centre Carter, coorganisateur de L’AMI

Le Centre Carter, coorganisateur du forum, a organisé un panel sur l’optimisation des recettes minières. L’organisation y recommande une rationalisation du régime fiscal minier. Elle y recommande également une modernisation de la collecte et de l’allocation des recettes, ainsi qu’un renforcement de la participation citoyenne.

« La fiscalité minière doit devenir un levier de justice sociale et de souveraineté économique. » Le Centre Carter appelle à digitaliser la chaîne fiscale et à garantir la transparence des dépenses publiques.

Replacer l’humain au cœur de tout

Dans son discours de clôture, Claude Kabemba, directeur exécutif de SARW, a appelé à replacer l’humain au cœur du modèle minier. « Une mine se mesure par son humanité, à sa capacité de servir l’humanité. » Il a plaidé pour une transformation locale des minerais. Il a également appelé à une éducation forte et une gouvernance inclusive.

De son côté, Franck Fwamba, représentant du ministre des Mines, a par ailleurs salué « le travail accompli par les participants ». Il a ainsi réaffirmé la volonté du gouvernement « d’écouter et de consulter la société civile pour le bien des communautés locales ».

Cette 9ᵉ édition s’achève sur un consensus clair. La RDC doit transformer ses richesses minières en développement durable et équitable.  « Non plus seulement pour être regardée, mais enfin respectée », a dit Claude Kabemba.