Lubumbashi: après la pollution de CDM, qui doit partir?
Autour de Congo Dofang Mining (CDM), la vie tourne au ralenti depuis huit ans. L’eau, l’air, le sol, tout est contaminé. C’est ce qu’a révélé une enquête d’Afrewatch en 2022. Les riverains suffoquent. Ils tombent malades. Ils se sentent abandonnés. Et puis, la dernière pollution est arrivée. Encore une fois, pour beaucoup, c’est trop. L’heure du choix sonne enfin : faut-il déplacer la population ou délocaliser l’entreprise ?Sur cette question, certains acteurs de la société civile n’ont aucune hésitation. Pour eux, la réponse est claire : c’est CDM qui doit partir.
En effet la pollution des quartiers environnants l’entreprise CDM demeure une question préoccupante. Elle est au cœur des débats de la société civile. Certains membre comme IRDH exigent la réparation, d’autres vont entamer une procédure en justice. Cependant , beaucoup estiment en plus , cet entreprise n’a que trop polluer. Elle doit partir de son site.
» Les risques sont énormes. La population ne peut pas bouger «
Pour Maître Sylvain Mulimba expert à l’institut des recherches pour les droits humains IRDH, , la comparaison est simple, une balance. D’un côté, il y a les bénéfices de l’exploitation minière. De l’autre, il y a les risques pour la population. pour lui le verdict tombe est simple. « Lorsque vous faites cette balance là, vous avez déjà la réponse. Les risques sont énormes par rapport aux bénéfices « , explique-t-il. Il ajoute également que les communautés locales ne tirent presque aucun avantage de cette exploitation. » il n y a ni développement, ni amélioration de leur quotidien. Cette société doit se délocaliser et laisser la population libre « , insiste-t-il.
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Duc Mbuyi membre du mouvement citoyen la Lucha , va plus loin. « Déplacer CDM serait plus facile. Mais cela ne suffira pas« , dit-il. Il estime que déplacer CDM est la solution la plus logique. Selon lui, l’entreprise connaît bien les risques liés à ses rejets. Elle sait que les acides qu’elle déverse dans les canaux finissent dans les rivières Et pourtant, elle continue. « CDM pollue à dessein. Peut-être pour pousser les populations à partir « , accuse-t-il.
Mais il pose une question cruciale : si la population part, CDM arrêtera-t-elle pour autant de polluer ? Pour Duc Mbuyi, la réponse est non. » Même si les habitants quittent, CDM va continuer à contaminer les rivières. L’eau coule vers la Lubumbashi, puis vers d’autres cours d’eau, jusqu’aux fleuves et aux océans. Les conséquences deviennent mondiales. »
La population elle aussi n’en peut plus. « ce que nous sommes en train de vivre chaque jour c’est grave. nous avons dés picotement dans le nez , il y a des odeurs nauséabondes , cela fait mal » , explique Timothée Muleba un membre de la communauté. pour lui aussi , il n’est pas question de partir.
Pollution CDM; Un combat local. Un enjeu global.
Ce débat dépasse les quartiers de Kasapa ou Kamatete. Il dépasse Lubumbashi. Plus encore ,Il dépasse même la RDC. « Ce qui se joue aujourd’hui autour de CDM, c’est une question de santé publique, de justice environnementale et de droit à la vie, « insiste Duc Mbuyi.
Les preuves s’accumulent contre cette société . La société civile se mobilise. Une certitude s’impose : il faudra choisir. Et ce choix déterminera l’avenir de milliers de familles.

