RDC : plus de 2 600 journalistes tués, disparus et médias détruits en 20 ans

RDC : plus de 2 600 journalistes tués, disparus et médias détruits en 20 ans

L’ong Journalistes en danger, JED, dresse un bilan accablant sur la sécurité des professionnels des médias en RDC. En 20 ans, cette organisation rapporte que 2 670 journalistes ont été tués, d’autres sont portés disparus. On y compte également des médias détruits.

Selon JED, en deux décennies, l’exercice du métier de journaliste est devenu de plus en plus périlleux en RDC.  » Les journalistes Congolais subissent des pressions terribles, politiques, économiques, juridiques et judiciaires », affirme a-t-il.

En effet, JED alerte depuis plusieurs années sur les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse en RDC. Il s’agit notamment des cas d’assassinat et d’emprisonnement des journalistes.En outre cette organisation a souvent lancé une sonnette d’alarme sur les intimidations, les menaces et les agressions sur des journalistes.

Des chiffres inquiétants

Dans son rapport, Journalistes en Danger analyse la situation de l’exercice du métier sur les deux derniers régimes de Kinshasa.

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Sous le régime de Kabila, 15 journalistes ont été tués. Ces chiffres couvrent une période de 18 ans de règne. Ce qui représente une moyenne de 0,8% des cas par an. Cependant en 7 ans de règne de Félix Tshisekedi, 12 professionnels des médias ont perdu la vie. Soit près de 2 journalistes tués par an.

S’agissant des disparus, JED note 2 en 18 ans de régime de Kabila et 4 en 7 ans de celui de Tshisekedi.

Le rythme des violences en hausse à l’égard des journalistes

Le nombre des violations à l’égard des professionnels des médias est aussi inquiétant. En effet, 214 cas de violation ont été répertoriés ces 7 dernières années. Cela représente une moyenne de 30 cas par an.

Au cours du régime précédent, JED a rapporté 2 006 cas de violation. C’est une moyenne de 111 cas par an. En outre,123 médias ont été soit fermés, soit détruits.

Pour la seule année de 2023, la province du Nord Kivu est en tête avec 24 cas de violation et atteinte à la liberté de la presse. Elle suivie de l’Ituri et de Kinshasa avec 10 cas chacune. La province du Tanganyika et de l’équateur ont enregistré  chacune 6 cas. Viennent  ensuite le kasai central et la Maindombe avec respectivement 5 cas. Le Haut Katanga n’a rapporté aucun cas en 2023.

L’ong JED déplore l’inaction du pouvoir face à la dégradation de la liberté de la presse malgré les multiples promesses.