Santé-Tuberculose: le diagnostic au cœur de la prise en charge

Santé-Tuberculose: le diagnostic au cœur de la prise en charge

Selon le ministère de la Santé, la tuberculose continue de tuer des milliers de personnes en RDC. La prise en charge de la tuberculose repose sur un diagnostic fiable, un traitement bien suivi et une sensibilisation continue des communautés. Cependant, face à une maladie encore présente, les structures sanitaires renforcent leurs mécanismes de soins tout en s’adaptant aux réalités du terrain. 

À première vue, le bureau de la prise en charge des tuberculeux de l’hôpital général de Kamalondo donne une image concrète de la lutte contre la tuberculose. Sur une table, une cinquantaine de cartons soigneusement disposés. Chaque carton marqué du nom du patient. Dans chacun d’eux, des médicaments et différentes molécules. Des plaquettes rouges, d’autres plus claires, contenant des comprimés de couleur marron. Ces cartons symbolisent l’espoir de guérison pour de nombreux patients, indique Adolphe Ngoy, chargé de la prise en charge de la tuberculose et de la lèpre de l’hôpital.

Malgré la pluie, les malades arrivent, déterminés, pour suivre leur traitement. Certains attendent calmement leur tour, d’autres échangent quelques mots avec les agents de santé. Tous partagent la même volonté, celle de respecter leur traitement jusqu’au bout. Parmi eux, Kalamba (nom modifié), 34 ans, a commencé son traitement il y a peu. « Quand je suis arrivé ici, je toussais beaucoup et j’étais très fatigué. Après les examens, on m’a expliqué que j’avais la tuberculose. J’ai eu peur au début, surtout que c’est une maladie contagieuse, j’avais peur que ma famille soit également atteinte, mais le personnel qui nous accueille m’a rassuré », raconte-t-il. De plus, il explique suivre son traitement avec sérieux. « Je prends mes médicaments chaque jour. Même quand il pleut, je viens au centre parce que je veux guérir. On m’a bien expliqué que si j’arrête, la maladie peut revenir », confie-t-il.

 6 mois de traitement sans interruption pour une guérison assurée

La prise en charge de la tuberculose repose d’abord sur un diagnostic fiable quand la personne a une toux persistante, la perte de poids, les sueurs nocturnes. Selon Alphonse Ngoy, chargé de la prise en charge de la tuberculose, les méthodes ont évolué. « Avant, on pouvait commencer le traitement sur base des résultats du laboratoire de la structure. Aujourd’hui, nous envoyons les échantillons au grand laboratoire pour plus d’expertise afin de déterminer s’il s’agit d’un cas résistant ou non », explique-t-il. Une fois le diagnostic confirmé, le patient est mis sous traitement gratuit. « Le traitement dure six mois. Les deux premiers mois servent à stopper la contamination. Après un contrôle, le malade passe à la deuxième phase du traitement », précise ce personnel médical. Un autre contrôle est effectué au cinquième mois, avant un dernier au sixième mois pour déclarer la guérison.

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La lutte contre la tuberculose ne se limite pas aux soins médicaux. La sensibilisation communautaire joue un rôle essentiel. Des partenaires appuient ces activités, même si l’organisation qui travaillait directement avec les relais communautaires ne mène plus d’actions sur le terrain depuis un certain temps. « Dans notre zone de santé, une organisation travaillait avec les relais communautaires afin de recenser les cas à domicile et aussi de sensibiliser la communauté. Cette pratique nous aidait beaucoup mais cette structure a stoppé. Actuellement les relais communautaires poursuivent le suivi et la sensibilisation lors des visites à domicile. »

Depuis le début de l’année, l’hôpital général de référence de Kamalondo suit 114 malades. Les cas de tuberculose résistante sont référés vers une structure spécialisée. « Les patients résistants sont pris en charge à l’hôpital général de référence Kenya », indique Alphonse Ngoy. Les responsables sanitaires rappellent que la tuberculose est une maladie curable, à condition de consulter tôt et de respecter strictement le traitement.