RDC : Moins de 10% des électeurs sensibilisés sur l’utilisation de la machine à voter
A 34 jours des scrutins présidentiel et législatifs en RDC, des milliers d’électeurs n’ont pas encore vu la machine à voter, d’autres n’en ont pas encore entendu parler, déclarait un acteur politique au cours d’un atelier organisé au centre de la Caritas la semaine dernière à Lubumbashi.
C’était après une séance de démonstration par la Ceni de la manipulation de cet outil électoral. Pour certains participants, quoiqu’eux même acteurs politiques et vivant dans la capitale du cuivre, c’était pour la première fois qu’ils touchaient à la machine à voter. Que dire des électeurs habitant les secteurs et groupements ? Le risque n’est-il pas de voir le jour du vote, un membre d’un parti politique ayant maitrisé la manipulation de la machine à voter, passer toute sa journée au bureau de vote en vue d’apporter assistance aux électeurs membres de son parti ou regroupement politique ? s’interrogeait cet interlocuteur.
Le directeur en charge de la sensibilisation, éducation civique et électorale à la Ceni rassure qu’à ce jour, la machine à voter est positionnée dans chaque entité administrative de la RDC pour la sensibilisation des électeurs. Mr Desiré Molekela indique que dans les milieux ruraux, la sensibilisation se déroule sans trop des peines. Pour lui, les personnes que l’on considère analphabètes, ne connaissant pas les nouvelles technologies, sont celles qui apprennent assez rapidement sur l’usage de cet outil. Il suffit que le message sur le candidat soit clair, a-t-il précisé.
D’autres sources proches de la Ceni attestent toutefois que le niveau de sensibilisation des électeurs sur l’utilisation de la machine à voter est encore faible sur l’ensemble du territoire national. La ceni serait à moins de 10% de la population atteinte par cette campagne. Dans la plupart des cas, les équipes de sensibilisation ne descendent sur terrain que sur demande d’un parti ou regroupement politique ou d’une église ou autre groupe des personnes.
D’autres sources indiquent que la sensibilisation a toujours été le parent pauvre à la Ceni. Les ressources financières ne seraient pas à la hauteur de la tâche, précisent nos sources.
Quant à la participation des partenaires dans cette campagne de sensibilisation, là aussi, il se poserait la question du financement. Ceux des partenaires qui disposent des ressources financières, les auraient plus canalisées vers l’observation des élections.
Comment combler ce déficit en termes de sensibilisation sur la manipulation de la machine à voter à près d’un mois des scrutins ?