Lubumbashi: le niveau de l’insécurité dépasse la capacité opérationnelle de la police {Tribune d’expression populaire}

Lubumbashi: le niveau de l’insécurité dépasse la capacité opérationnelle de la police {Tribune d’expression populaire}

Elles sont nombreuses ces familles victimes de cambriolages accompagnés des viols et meurtres à Lubumbashi. Cette situation dure et inquiète les habitants de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, au sud-est de la RDC. Les services de sécurité sont accusés de ne pas protéger la population et même d’être complices de ces actes. C’est ce qui ressort des avis, et constats faits par les cadres de bases de différents communes de Lubumbashi au cours d’une tribune d’expression populaire organisée ce jeudi à la Mairie.

Pour Jeff Mbiya, acteur de la société civile du Haut-Katanga, la police est dépassée par cette violence. Il s’interroge sur une possible complicité. Selon lui « le niveau de criminalité  aujourd’hui dépasse même la capacité opérationnelle des éléments de sécurité et renseignement dans le sens où nous assistons, s’il n’y a pas de meurtres, à des vols suivis des viols. Chaque jour des cas sont enregistrés dans la ville de Lubumbashi. Nous craignons qu’il y ait complicité dans les chaines de commandement parce que comment expliquer qu’un voleur puisse avoir tout son temps, une heure, deux heures… Après avoir volé, il prend le temps de violer».

Des causes multiples

Selon toujours Jeff Mbiya plusieures causes pourraient expliquer cette insécurité. C’est notamment les mouvements des populations dus à l’insécurité dans le triangle de la mort (l’axe Mitwaba-Mpweto-Manono où des milices « Maï-Maï » sévissent), les conflits entre pygmées et Luba, et le conflit Kamwina Nsapu au Kasaï. Il évoque aussi un problème de la cartographie des sous-commissariats. « Dans certains sous-commissariats il n’y a que deux policiers, pour une population estimée entre 2.000 et 5.000 personnes, et qui n’ont qu’une seule arme 

Il se pose aussi un problème de la communication parce que jusque-là, la communication reste archaïque avec des talkies-walkies où tout le monde peut se connecter sur la fréquence de la police et connaît tout ce qui s’y passe. Il faut qu’on arrive aussi à doter la police de moyens de mobilité comme des jeeps et autres. Mais les jeeps qu’on donne, ce sont les mêmes officiers qui les utilisent pour leurs besoins privés. Il faudrait qu’on revoie la chaîne de commandement, faire des permutations pour voir ceux qui vont venir, ce qu’ils apporteront comme nouveauté ».

Dans l’entre-temps, l’ONG  » CRISPAL (Cri de secours contre la prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique) a exigé que le gouvernement congolais signe et ratifie sans délai le traité international sur le commerce des armes pour mettre fin au flux d’armes et de munitions qui alimentent les conflits et les violations des droits de l’homme en RDC.

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