Les habitants du quartier Kabecha dénoncent la corruption dans le système Judiciaire lors du club d’écoute organisé par Ucofem Haut Katanga

Les habitants du quartier Kabecha dénoncent la corruption dans le système Judiciaire lors du club d’écoute organisé par Ucofem Haut Katanga

Le mardi 10 novembre dernier, l’union Congolaise des femmes des Médias Ucofem en sigle, section du Haut Katanga a organisé un club d’écoute à Lubumbashi dans le quartier Kabecha et dont le thème était : « Frais de Justice ou Corruption ? » Celui-ci a réuni 45 personnes dont plus d’une trentaine des femmes. Ceux-ci ont été unanimes la corruption gangrène le système judiciaire de la RDC. Qu’il s’agisse d’une affaire au Parquet, au Tribunal ou à la Police, les participants ont dénoncé le fait qu’ils déboursent une quelconque somme d’argent pour recouvrer la liberté même si l’on est victime d’une infraction.

« Je me suis retrouvé arrêté à la police, j’avais vendu une portion de ma parcelle à un monsieur, qui avait payé une partie, » explique Marie Kabuiza une participante au Club d’écoute et d’ajouter : «, le monsieur en question ne voulait plus payer et pour finir il m’a amené à la police ou après confrontation, la police m’a amené dans un cachot alors que tous les documents prouver que j’étais la victime. Au bout du compte, l’OPJ m’a demandé 250 $ pour par me libérer et ma famille a déboursé 200 pour que je sois relaxée ».

Monsieur Mutombo un retraité de la Société Nationale des Chemins des fers du Congo SNCC en sigle pour sa part explique qu’une fois alors qu’ils étaient en contentieux au tribunal du Travail de Lubumbashi avec la SNCC pour leurs décompte finaux, leur employeur à travers l’avocat conseil devant témoins avait donné une enveloppe au juge instructeur contenant de l’argent ont-ils supposés, et jusqu’à ce jour ils n’ont jamais eu gains de cause.

Ces exemples sont légion. Certains ont dénoncé certains frais tel que le frais de la plainte, le carburant, les unités et les frais de transport communément appelé Makolo. C’est le cas de Madame Françoise une habitante de Kabecha. Dans une affaire de conflits parcellaire, elle est allée porter plainte, elle explique : « A la police ou je suis allée, l’Opj m’a demandé 40 dollars comme frais de plainte, 50 $ comme frais de descentes, 100 $ pour actualiser les documents et jusqu’à ce jour le dossier est sans suite ».

Il faut dire que la plupart des frais dénonçaient par les participants de ce club d’écoute sont illégaux. Selon le Magistrat Jérémie Kanyeba membre du réseau de lutte contre la Corruption de RCN Justice et Démocratie, la saisine de la justice est gratuite. De ce fait la plainte est gratuite. Les seuls frais que l’on débourse à la justice sont les amandes transactionnelles en cas d’une infraction et le cautionnement pour la liberté provisoire au Parquet et à la Police, tandis qu’au Tribunal, il y a les frais de justice et les amandes transactionnelles. Les autres frais non répertorié sont illégaux et relèvent de la corruption.

Jérémie Kanyeba a insisté sur le fait que les frais ne doivent jamais être remis dans les mains du magistrat, ils sont payés à la DGRALD ou à la banque moyennant une quittance. Il a également insisté sur le fait que le magistrat et OPJ sont des fonctionnaires de l’État et sont payés pour le travail qu’ils rendent. Il ne revient donc pas aux justiciables de motiver le Magistrat ou l’OPJ sinon c’est la corruption.

Signalons que l’activité club d’écoute a été organisé par UCOFEM section haut Katanga dans le cadre du projet Kuleta Haki ou « apporter la justice » en français.

Par Godlive Nyemba