RDC: que gagne les opérateurs économiques congolais avec la zone de libre échange Africaine?
Depuis le 1er Janvier, une zone de libre-échange continentale est entrée en vigueur en Afrique. Une trentaine des pays ont déjà signé le traité pour la création de cet espace d’échanges commerciaux dont la RDC. Durant 15 ans, les frais de douane devaient être réduits de 90%. Pour leur part, les opérateurs économiques Congolais attendent de profiter des avantages offerts par cette initiative. Reportage
Madame Betty Shaze est une vendeuse des pagnes importés du Bénin, du Togo et du Sénégal. Pour elle, une zone de libre échange en Afrique est un grand avantage. « Ça sera une bonne chose si la RDC parvenait à signer des accords avec ces pays de l’Afrique de l’Ouest car je suppose qu’il y aura un allègement des taxes. Et qui dit allégement des taxes, dit plus de bénéfices. Je prie que ça se fasse le plus tôt possible ».
La mise en application du traité sur la zone de libre-échange va protéger les commerçants des tracasseries douanières dont ils sont victimes actuellement affirme pour sa part Sumaili Kibukama, président de l’association des commerçants de l’étranger. La priorité devrait être accordée aux pays qui approvisionnent la RDC en produits de première nécessité, déclare-t-il « Nous souhaitons qu’on signe d’abord les accords avec la Zambie parce que là il y a la farine de froment, le sucre, la farine de maïs également, l’huile végétale…. aussi avec la Namibie ou il y a des vivres frais et enfin la Tanzanie. Maintenant nous voulons que les ministres chargés de cette matière puissent se mouvoir rapidement pour signer des accords avec d’autres pays ».
En 2019, les importations en RDC ont été évaluées à 14millards 631 millions des dollars selon le rapport de la banque centrale du Congo. Le patronat à Lubumbashi craint que cette zone de libre-échange continentale ne profite plus aux pays voisins qu’à la RDC, qui constitue un marché de 80 millions de consommateurs. Eric Monga, président de la fédération des entreprises du Congo à Lubumbashi estime que la RDC doit promouvoir l’industrie locale et surtout revoir son système fiscal. « Nos droits de douane sont compétitifs par rapport au reste du monde. Mais ce ne sont pas tant les droits de douanes, ce sont les prélèvements à coté qui sont même supérieurs aux frais d’importation qui étouffent l’opérateur Congolais. Pas plus tard qu’hier, l’Office des frets maritimes prend une loi pour pénaliser l’opérateur Congolais. Mais cet argent, 60% des pénalités, va ou ? L’Etat n’a que 40 %. C’est cette pénalisation à outrance qui rend non compétitive notre industrie ».
Avec la création de la zone de libre-échange africaine, le patronat à Lubumbashi encourage également l’Etat Congolais à améliorer le climat des affaires afin que les industries installées non loin des frontières du pays se délocalisent vers les lieux de consommation à l’intérieur de la RDC.