Lubumbashi: 22 mineurs interpellés comme Bakata Katanga au mois d’avril

À Lubumbashi, plusieurs familles recherchent leurs enfants arrêtés  par les services de sécurité  depuis une semaine . Jeudi dernier , le porte-parole militaire  avait présenté à la presse 82 personnes interpellées  entre le 17 et le 22 avril dans la  périphérie de Lubumbashi. Selon  le major Mulumba, ces détenus seraient des miliciens Bakata Katanga qui s’apprêtaient à attaquer la ville en date du 22 avril. Des vidéos montrant ces  personnes  ligotées et à moitié habillées ont circulé sur les réseaux sociaux  et ont suscité plusieurs réactions. Selon des témoignages recueillis par la société civile, sur les 82 personnes, il y a une vingtaine des mineurs. Les ONG de défense des droits de l’homme dénoncent la torture et le traitement inhumain  dont ont été victime ces enfants.

Madame Rehema Mauwa, vient de retrouver son fils de 15 ans disparu depuis une semaine . Elle a, à cet effet , bénéficié de  l’aide  du cadre de concertation de la société . Encore émue , elle revient sur les circonstances de l’arrestation de son fils :« Mon fils s’appelle MUSAFIRI DOMINIQUE. Il fabriquait des briques au quartier Kamasaka. Jeudi matin, il se rendait chez son patron. Et c’est sur le chemin que des militaires de la garde républicaine l’ont  arrêté et jeté dans leur jeep. Ils prétendent que ce sont des Bakata katanga. Ils les ont déshabillés  et couché par terre »

 Selon  le cadre de concertation de la  société civile à Lubumbashi, on compte au moins  22 mineurs et écoliers parmi les personnes interpellés  jeudi dernier par les services de sécurité. Depuis, 18 mineurs  ont été libérés  ce mercredi  et jeudi après  son plaidoyer auprès des autorités militaires. Ils portent  sur leurs corps des traces   des blessures et des tortures . Maitre Thimothé Mbuya responsable de l’ONG Justicia ASBL, dénonce une violation des droits de l’homme et de l’enfant : « Arrêter des enfants sans motif, les torturer.C’est très grave. Car la RDC a déjà ratifié la convention internationale de lutte contre la torture et toute forme de traitement dégradant. Nous pensons que les auteurs de ces actes de torture doivent être  poursuivis »

À la 22e région militaire, le porte-parole  dément la présence des mineurs  parmi les 82 présumés Bakata Katanga interpellés il y a une semaine . Et il ajoute  que  leurs  dossiers sont traités au cas par cas  et les innocents sont libérés.